Chute de la Bourse de Casablanca : les décisions des autorités sont « louables mais tardives » (opérateurs)

M. Ett. | Le 24/3/2020 à 16:48

Les opérateurs de la place casablancaise trouvent que les mesures prises par la Bourse de Casablanca et l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) afin de limiter la chute des cours dans le contexte sanitaire actuel sont louables mais elles arrivent un peu tard. 

Face à la chute des cours à la bourse de Casablanca, les autorités du marché boursier ont pris des décisions visant la limitation de la casse.

L’AMMC a décidé, lundi 16 mars 2020, de réduire les seuils maximum des variations quotidiennes des cours des instruments financiers à partir du mardi 17.

Pour sa part, la Bourse de Casablanca a modifié les horaires de cotation des titres en optant pour ceux appliqués pendant le mois de Ramadan. Cette disposition est entrée en vigueur ce mardi 24 mars. Ainsi, l'ouverture des séances boursières à la Bourse de Casablanca intervient à 10H00. La clôture des séances se fait à 13H40.

« Les mesures prises, notamment la réduction des variations maximales du cours par séance pour garantir le bon fonctionnement de la bourse et de limiter les impacts de cette crise sur le marché sont louables », commente un directeur chez un investisseur institutionnel de la place.

Sauf que « ces nouvelles dispositions arrivent un peu tard », jugent-on. Ces décisions ont été prises après plusieurs séances de chute des cours à la bourse de Casablanca.

Le MASI a, en effet, perdu 24,16% entre le 28 février 2020, soit la dernière séance de cotation avant l'apparition lundi 2 mars du premier cas de Coronavirus au Maroc, et mardi 17 mars (date de l'entrée en vigueur de la disposition limitant les variations de seuils).

Evolution du MASI (Entre le 28 février et le 17 mars)

Graph MASI

Qui plus est, après la limitation des variations des cours, les principaux indices de la cote se sont appréciés en clôturant quatre séances consécutives de hausse, depuis la séance du jeudi 19 mars. 

Ainsi, la nouvelle disposition prise pour éviter la casse a, au contraire, limité la hausse. Les variations des cours ne doivent pas dépasser maintenant les 4%, soit à la hausse soit à la baisse.

Pendant ces quatre séances de hausse consécutives, la hausse du MASI tournait autour de 3-4% quotidiennement

Evolution du MASI (Entre le 17 et le 24 mars)

Graph MASI

« Ces mesures sont venues bien après la chute des cours à la bourse de Casablanca. On aurait préféré qu’elles soient prises bien avant. Ceci dit, à mon avis toutes ces mesures auront tendance à réduire et freiner graduellement l’impact de cette crise sur les indices boursiers, mais les contre-performance en la matière restent inévitables », commente notre interlocuteur.

Et d’ajouter : « en tout cas, le fait que la bourse ne ferme pas est une bonne nouvelle. Cela redonne encore plus de confiance aux investisseurs. Le réaménagement des horaires de cotation permettra de garantir le bon fonctionnement du marché ».

« Indépendamment de leur efficacité, ces mesures étaient indispensables. Elles devaient être prises dès le début de la crise liée au Covid-19. Parallèlement, il fallait que les investisseurs soutiennent le marché et c’est ce qu’ils ont fait », estime un analyste de la place. 

Les institutionnels soutiennent les cours

Notre analyste nous indique que « la hausse actuelle du marché s’explique par l’intervention des institutionnels, notamment les compagnies d’assurance et les caisses de retraite ». 

Et d’expliquer : « en voyant leur actifs fortement se déprécier, ce qui exige un fort provisionnement et donc une baisse des rendements servis, et pour ne pas subir les impacts de cette crise, ces investisseurs sont rentrés pour soutenir un peu les cours».

Cet avis est partagé par un directeur chez un investisseur de la place. Il estime qu’ "heureusement, le marché compte des investisseurs institutionnels solides qui auront des comportements plus responsables face à cette situation inédite". 

Il ajoute : « contrairement aux investisseurs étrangers, qui ont rapidement cédé à la panique, notamment suite à la fermeture des frontières et au classement du Coronavirus comme pandémie mondiale, les investisseurs institutionnels marocains continueront à faire confiance à l’économie marocaine jusqu'au bout. D’ailleurs, ce sont ces investisseurs qui ont démontré leur citoyenneté à travers les donations au fonds de gestion des effets de la pandémie Covid-19 ».

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