Lundi d'angoisse sur les marchés craignant un plongeon de l'économie mondiale

| Le 9/3/2020 à 10:10

Marée de rouge sur les écrans boursiers du monde entier: les marchés dégringolaient ce lundi 9 mars, affolés par une chute historique du cours du pétrole et par la perspective d'une débâcle économique généralisée, liée à l'épidémie du nouveau coronavirus.

"L'épidémie a contaminé l'atmosphère des marchés. Avec les places européennes et américaines qui dégringolent et l'effondrement des cours du pétrole, l'épidémie est un catalyseur" des faiblesses et "contradictions" de l'économie mondiale, a commenté Shen Zhengyang, analyste du courtier Northeast Securities.

"Les risques de récession mondiale ont augmenté. (...) Un recul prolongé de la consommation, en plus de fermetures prolongées d'entreprises, attaquerait les bénéfices, conduirait à des suppressions d'emplois et pèserait sur le moral" des acteurs économiques, écrivent lundi les analystes de Moody's.

L'or noir a connu lundi sa pire chute depuis la première guerre du Golfe en 1991, s'effondrant de plus de 30% en Asie. En cause, la décision de l'Arabie saoudite d'adopter une politique de la terre brûlée en baissant drastiquement le prix de son or noir, après l'échec de négociations en fin de semaine dernière avec la Russie.

La violence du choc s'est propagée aux Bourses mondiales, déjà fortement secouées ces dernières semaines.

Les places européennes ont ouvert dans le rouge, de Paris à Londres en passant par Milan. Dans la capitale financière de l'Italie, placée en quarantaine désormais pour tenter d'enrayer la propagation galopante du nouveau coronavirus, l'indice vedette a flanché de plus de 8% peu après l'ouverture.

La Bourse de Tokyo a particulièrement accusé le coup, affolée par l'ascension du yen, très pénalisante pour les exportations. Le Nikkei a clôturé sur une chute de 5,07%, du jamais vu depuis début février 2018.

Les places chinoises ont aussi fini en baisse.

Ls Bourses du Golfe dévissaient logiquement, krach pétrolier oblige. Celle de Ryad perdait près de 8% à la mi-journée. Le titre de Saudi Aramco, géant pétrolier qui pompe plus de 9 millions de barils par jour, continuait à s'enfoncer: ces deux derniers jours, sa valorisation a fondu de 320 milliards de dollars.

Les marchés redoutent désormais une débâcle de l'économie réelle, alors que l'épidémie désorganise les chaînes de production sur toute la planète, cloue des avions au sol, provoque l'annulation de centaines de salons professionnels, plombe le secteur du tourisme...

Sans compter la crainte que les pertes essuyées en Bourse ne conduisent à un assèchement du financement de l'économie réelle, répétant le scénario de la crise financière de 2008.

L'impact du coronavirus sur la croissance de l'économie française sera "de plusieurs dixièmes de points de PIB" (produit intérieur brut), a ainsi averti lundi le ministre de l'Economie Bruno Le Maire.

L'Allemagne, qui selon les économistes est l'un des pays les plus vulnérables, de par son économie très fortement exportatrice, vient d'annoncer quelques mesures de soutien, mais sans dévoiler le vigoureux plan de relance qu'espéraient les experts.

Quant au Japon, lui, file tout droit vers une récession, caractérisée par une contraction du PIB pendant au moins deux trimestres d'affilée. Ce serait une première depuis 2015.

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.
lire aussi
  • | Le 19/4/2024 à 16:01

    “Le Maroc peut lorgner 5% ou 6% de croissance économique” (Maxime Darmet, Allianz)

    Lors d’un entretien avec Médias24, l’économiste sénior d’Allianz, Maxime Darmet, est revenu sur les grands chamboulements du monde économique depuis les cinq dernières années et a évoqué les perspectives de l’économie marocaine. Selon lui, plusieurs leviers sont actionnables pour faire bénéficier l’économie d’un souffle de croissance et la porter à 5% ou 6%. Entretien.
  • | Le 18/4/2024 à 17:48

    L'immobilier à Benslimane, ville en devenir : prix, volume de transactions, évolution...

    Dans un futur proche, Benslimane connaîtra un bouleversement notable avec la construction du plus grand stade de football du monde (115.000 places) et une station de ligne à grande vitesse (LGV). Ces équipements renforceront l'attractivité de la ville, notamment sur le plan immobilier. En attendant que ce changement se matérialise, voici ce que l'on sait aujourd'hui de l'activité immobilière et des prix pratiqués.
  • | Le 17/4/2024 à 15:12

    Assurances : le secteur doit se moderniser pour faire face aux incertitudes grandissantes

    À l'occasion de la 10e édition du Rendez-vous de Casablanca de l’Assurance ce 17 avril, les chamboulements du secteur dans un monde incertain étaient au centre du débat. Le président de la Fédération marocaine de l'assurance, Mohamed Hassan Bensalah, et la ministre de l'Économie, Nadia Fettah, ont évoqué l'impact de cette incertitude globale sur le secteur, et comment s'y adapter.
  • | Le 16/4/2024 à 14:07

    Bourse : nouveau record pour Addoha avec plus de 230 MDH échangés au cours de la séance

    A la clôture de la séance du 16 avril, l'immobilière affichait un volume d'échange dépassant 230 MDH, avec un peu plus de 6,2 millions d'actions. Un record qui succède à celui établi le 9 avril. Les OPCVM et les personnes physiques à fort portefeuille se positionnent. La valeur a progressé de 500% depuis début 2023.
  • | Le 15/4/2024 à 17:07

    Créations d’entreprises : un démarrage maussade en janvier 2024

    Le nombre de créations d’entreprises recensées en janvier a baissé de près de 2% par rapport à janvier 2023 à 6.969 entreprises. La part créée dans le secteur du BTP a progressé d’une année sur l’autre. Cependant, ce chiffre n’a jamais été aussi bas depuis 2017. Pour Zakaria Fahim, président de l’Union des auto-entrepreneurs Bidaya, cela s’explique par une conjoncture encore compliquée et un délaissement du statut d’autoentrepreneur.
  • | Le 13/4/2024 à 13:29

    Addoha et Alliances ont atteint des volumes d'échange records à la cote le 9 avril

    Les volumes d'échange sur les deux valeurs immobilières ont dépassé les 210 MDH lors de la séance du 9 avril. Un record. Ces chiffres s'expliquent par un effet de concentration du fait de plusieurs jours fériés dans la semaine. De plus en plus d'investisseurs OPCVM et de gros investisseurs personnes physiques se positionnent sur le secteur immobilier, dont le poids dans l'indice avoisine les 4%.