Lundi d'angoisse sur les marchés craignant un plongeon de l'économie mondiale
Marée de rouge sur les écrans boursiers du monde entier: les marchés dégringolaient ce lundi 9 mars, affolés par une chute historique du cours du pétrole et par la perspective d'une débâcle économique généralisée, liée à l'épidémie du nouveau coronavirus.
"L'épidémie a contaminé l'atmosphère des marchés. Avec les places européennes et américaines qui dégringolent et l'effondrement des cours du pétrole, l'épidémie est un catalyseur" des faiblesses et "contradictions" de l'économie mondiale, a commenté Shen Zhengyang, analyste du courtier Northeast Securities.
"Les risques de récession mondiale ont augmenté. (...) Un recul prolongé de la consommation, en plus de fermetures prolongées d'entreprises, attaquerait les bénéfices, conduirait à des suppressions d'emplois et pèserait sur le moral" des acteurs économiques, écrivent lundi les analystes de Moody's.
L'or noir a connu lundi sa pire chute depuis la première guerre du Golfe en 1991, s'effondrant de plus de 30% en Asie. En cause, la décision de l'Arabie saoudite d'adopter une politique de la terre brûlée en baissant drastiquement le prix de son or noir, après l'échec de négociations en fin de semaine dernière avec la Russie.
La violence du choc s'est propagée aux Bourses mondiales, déjà fortement secouées ces dernières semaines.
Les places européennes ont ouvert dans le rouge, de Paris à Londres en passant par Milan. Dans la capitale financière de l'Italie, placée en quarantaine désormais pour tenter d'enrayer la propagation galopante du nouveau coronavirus, l'indice vedette a flanché de plus de 8% peu après l'ouverture.
La Bourse de Tokyo a particulièrement accusé le coup, affolée par l'ascension du yen, très pénalisante pour les exportations. Le Nikkei a clôturé sur une chute de 5,07%, du jamais vu depuis début février 2018.
Les places chinoises ont aussi fini en baisse.
Ls Bourses du Golfe dévissaient logiquement, krach pétrolier oblige. Celle de Ryad perdait près de 8% à la mi-journée. Le titre de Saudi Aramco, géant pétrolier qui pompe plus de 9 millions de barils par jour, continuait à s'enfoncer: ces deux derniers jours, sa valorisation a fondu de 320 milliards de dollars.
Les marchés redoutent désormais une débâcle de l'économie réelle, alors que l'épidémie désorganise les chaînes de production sur toute la planète, cloue des avions au sol, provoque l'annulation de centaines de salons professionnels, plombe le secteur du tourisme...
Sans compter la crainte que les pertes essuyées en Bourse ne conduisent à un assèchement du financement de l'économie réelle, répétant le scénario de la crise financière de 2008.
L'impact du coronavirus sur la croissance de l'économie française sera "de plusieurs dixièmes de points de PIB" (produit intérieur brut), a ainsi averti lundi le ministre de l'Economie Bruno Le Maire.
L'Allemagne, qui selon les économistes est l'un des pays les plus vulnérables, de par son économie très fortement exportatrice, vient d'annoncer quelques mesures de soutien, mais sans dévoiler le vigoureux plan de relance qu'espéraient les experts.
Quant au Japon, lui, file tout droit vers une récession, caractérisée par une contraction du PIB pendant au moins deux trimestres d'affilée. Ce serait une première depuis 2015.
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