Maroc Telecom: BMCE Capital Research réitère sa recommandation de conserver le titre

S.E.H. | Le 6/2/2020 à 18:49

La firme de recherche a élaboré divers scénarios concernant la comptabilisation de l'amende potentielle de 3,3 milliards de dirhams infligée par l'ANRT sur l'opérateur Télécom, ainsi que leurs impacts sur la valorisation de l'action en bourse.

Dans une nouvelle note concernant l'amende pécuniaire infligée par l'ANRT à Maroc Telecom, BMCE Capital Research recommande de conserver le titre dans les portefeuilles, avec un cours cible faisant ressortir un upside compris entre 3,6% et 3,7% comparativement au cours de 146,1 dirhams observé le 4 février dernier (le cours est descendu 142,15 DH le 6 février).

La firme de recherche a élaboré divers scénarios concernant la comptabilisation de l'amende potentielle de 3,3 milliards de dirhams ainsi que leurs impacts sur la valorisation de l'action en bourse.

"Compte tenu du verdict de l’ANRT, nous avons retenu deux éventuels scenarii quant à la comptabilisation de ladite amende", expliquent les analystes de BKR.

Pour le premier scénario, qui correspond à une amende de 3,3 milliards de dirhams, soit 10% du chiffre d’affaires moyen sur la période 2013-2018 (depuis l’apparition des soupçons des pratiques anticoncurrentielles) ; étant donné que la clôture des comptes n’a pas encore eu lieu, BKR avance que l’opérateur aurait la possibilité de provisionner 50% du montant de l’amende en 2019 et l’autre moitié en 2020.

"Ce scénario aurait pour conséquence l’alourdissement de la dette du géant télécom ainsi que la baisse de son Bottom Line, impactant ainsi l’enveloppe globale des dividendes qui représente historiquement 100% des bénéfices", explique les analystes dans leur note.

Pour le second scénario, BMCE Capital Research estime que le calcul théorique de l’amende semble disproportionné, étant donné que les pratiques litigieuses ne concernent que le marché du fixe et des accès internet haut débit domestique qui culmine en moyenne à 8,5 milliards de dirhams de revenus dudit segment sur la période 2013-2018.

"Sur cette base, IAM pourrait contester la sanction de l’ANRT de 3,3 milliards de dirhams, qui devrait a priori s’établir à près de 850 millions de dirhams", avance BKR.

"Si on considère qu’en cas de recours ou de négociation, les deux parties acceptent un compromis, ils pourraient aboutir à un accord mutuel de 50% de l’amende initiale soit 1,7 milliard. Dans ce cas de figure, les impacts seraient bien moindres pour l’opérateur historique et par ricochet pour le rendement de dividendes qui serait distribué aux actionnaires", ajoute la firme de recherche.

La recommandation émise par BKR qui a émané d'une revue des paramètres de valorisation a fait ressortir trois cours cibles, selon trois scénarios: Un scénario neutre hors impact de la sanction de l'ANRT, un scénario qui intègre le paiement de l'amende de l'ANRT de 3,3 milliards de dirhams en 2020 après constatation d’une provision de 50% en 2019 et le reliquat en 2020 ; et un scénario intégrant le paiement d’une amende négociée de 1,7 milliard de dirhams après constatation d’une provision à 50% en 2019 et le reliquat en 2020.

"A l’exception du scénario 1 où le DPA (dividende par action) projeté ne devrait pas subir de changement, dans les autres simulations, la rétribution des actionnaires devrait être affectée du fait de la baisse éventuelle de la capacité bénéficiaire en 2019 et en 2020", expliquent les analystes de BKR.

"Ainsi, et dans le cadre du scénario 2, le DPA devrait reculer à 5,2 dirhams et à 5,3 dirhams pour ces deux années tandis que pour le scénario 3, son niveau ressortirait moins impacté à près de 6 dirhams pour 2019 et de 6,1 dirhams pour 2020, avant de prendre son rythme normatif pour les deux cas à partir de 2021", ajoutent-ils. Le dividende distribué en 2019 sur les résultats de 2018 était de 6,83 dirhams.

BMCE Capital Research note que l’intégration du paiement des sanctions (cas des scénarios 2 et 3) fait ressortir des niveaux de solvabilité et de Gearing (inférieur à 120%) toujours soutenables, et ce malgré un recours à la dette pour le paiement desdites amendes (sans impacter le poids des charges d’intérêts dans l’EBE, qui ne devrait pas excéder les 4%).

Des effets sur le business model

D'une autre part, BMCE Capital Research note que suite à la décision de l'ANRT, IAM devrait ouvrir son réseau aux opérateurs alternatifs et leur permettre ainsi de construire des offres commerciales sur ce segment dans lequel ils avaient des parts de marché insignifiantes jusqu'à présent.

"Si de nouvelles conditions de prix défavorables de dégroupage sont imposées à IAM, l’impact commercial pourrait être conséquent. Néanmoins, il est difficile, à ce stade, de pouvoir se prononcer sur cette question", ajoute la note de BKR.

BKR rappelle que l’opérateur historique est également poursuivi au tribunal de commerce de Rabat par Wana Corporate qui réclame une indemnisation de 5,7 milliards de dirhams pour les mêmes motifs retenus dans la décision de l’ANRT.

"Cette affaire qui a été mise en délibéré pour le 24 février 2020 par la juridiction commerciale risquerait de peser lourdement sur Maroc Telecom sachant que Méditel (Orange Maroc, NDLR), elle aussi, pourrait faire valoir les mêmes droits pour les préjudices supposés", explique la note.

BKR note toutefois que dans le cas extrême où IAM aurait à payer également les dommages et intérêts au profit de WANA pour 5,7 milliards de dirhams, et indépendamment des modalités de règlement, l’impact sur la valorisation de base (scénario 1 - neutre) n’est que de -0,4%.

"Dans l'attente d’obtenir plus de détails sur cette décision et sur le dénouement de l’affaire WANA ainsi que les modalités de règlement et de traitement comptable qu’IAM devrait appliquer, nous maintenons nos anciennes prévisions faisant ressortir un chiffre d'affaires consolidé 2019 de 36,17 milliards de dirhams, un EBE de 18,9 milliards de dirhams et un RNPG de 6,14 milliards de dirhams".

La publication des résultats annuels 2019 de Maroc Telecom est prévue pour le 17 février prochain.

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