Addoha se dit prête à capter la reprise dès qu'elle sera amorcée
L’endettement global du groupe Addoha continue de baisser mais la conjoncture au Maroc reste difficile et l’activité en Afrique subsaharienne n'a pas encore porté ses fruits.
Cette fin de semaine, c'est Addoha qui fait la Une de l'actualité avec son augmentation de capital, tandis que le prix de l'action avait beaucoup baissé.
Le plan Priorité au Cash 2020 (PAC 2020) avait été lancé par le groupe Addoha en 2018 pour faire face à la conjoncture difficile du secteur. Ce plan n'avait pas convaincu les investisseurs et l'action Addoha a continué à chuter.
Le groupe s'apprête à opérer une augmentation de capital pour, dit-il, accélérer son développement en Afrique subsaharienne. Dans le prospectus qui accompagne l’opération, il rappelle le bilan de ses réalisations et de sa stratégie et dresse ses perspectives.
La baisse de la demande en logements qui a marqué la période 2016-2017 se poursuit. Cette conjoncture impacte principalement le segment économique et entraîne un ralentissement des mises en chantiers et de la production.
Le plan PAC vise surtout à préserver une situation financière équilibrée avec une priorité au cash. Le groupe se dit prêt à capter la reprise du marché dès qu'elle sera amorcée. En parallèle, il cherche à capter le potentiel du marché subsaharien.
Ci-après les principales réalisations du groupe à fin 2018 en comparaison avec les objectifs du PAC 2020 :
Indicateurs | PAC 2020 | Réalisations à fin 2018 |
Cash-flow d'exploitation | 1,8 MMDH | 0,9 MMDH |
Désendettement net | 500 MDH | 456,3 MDH |
Gearing | < 30% | 33,9% |
Chiffre d'affaires | 6,2-6,3 MMDH | 4,1 MMDH |
Marge opérationnelle | 29% | 15,6% |
Contribution du Moyen Standing au chiffre d'affaires | 11% | 10% |
Contribution de l'activité subsaharienne au chiffre d'affaires | 5% | 1% |
Source : Addoha.
A fin 2018, l’immobilière générait 50% du cash-flow d’exploitation ciblé. Idem pour les objectifs en termes de marge opérationnelle qui sont réalisés à peu près à moitié.
Les réalisations du groupe en termes de chiffre d’affaires sont à hauteur de 65% des prévisions. Le chiffre d’affaires 2019 devrait atteindre un niveau proche de celui de 2018, dans une fourchette comprise entre 3,7 milliards de DH et 4 milliards de DH.
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Pour sa part, l’endettement net au 1er semestre 2019 s’élève à près de 5,5 milliards de DH, contre 5,7 milliards de dirhams à fin 2018. Le groupe cible un endettement net estimé de 5,1 milliards de DH à fin 2019.
Par contre, l’activité subsaharienne peine encore à porter ses fruits. A fin 2018, elle ne contribuait qu’à hauteur de 1% au chiffre d’affaires global.
Les réalisations précitées suivent les 6 objectifs définis par le PAC :
Objectif 1. Génération de cash : La mise en œuvre opérationnelle du plan permettra de maintenir un niveau de cash-flow opérationnels largement positif.
Objectif 2. Désendettement : Le PAC vise un gearing autour de 30% sur la période du plan.
Objectif 3. Maîtrise de la croissance : Maîtriser le niveau d’activité en s’alignant sur le rythme de la demande.
Objectif 4. Développement du moyen standing : Des opportunités sont à saisir sur le segment du moyen standing afin de suivre l’évolution de la classe moyenne au Maroc.
Objectif 5. Accélération de l’activité en Afrique : Le groupe se fixe pour objectif d’atteindre en 2020 un taux de contribution au chiffre d’affaires de 5% pour l’activité en Afrique subsaharienne.
Objectif 6. Acquisition du foncier : Selon le groupe, il s’agit à la fois de rester en ligne avec les objectifs financiers du plan, tout en assurant la montée en puissance des relais de croissance et tirer profit de la reprise des métiers historiques.
Plusieurs risques menacent la croissance d’Addoha
En tous les cas, même si Addoha se prépare financièrement pour capter la reprise au Maroc et tente de se développer en Afrique subsaharienne, plusieurs risques pèsent sur sont activité, comme détaillé dans son dernier prospectus.
Hormis les risques liés au surendettement et à la baisse de la demande nationale, il y a le manque de visibilité qui entoure toujours le secteur immobilier concernant l’évolution de la réglementation fiscale qui pourrait avoir une influence négative sur le marché qui a bénéficié de mesures avantageuses établies par la loi de Finances 2010 et qui courent jusqu’à 2020 inclus.
Le risque lié au prix du foncier est à ne pas négliger. Comme l’indique le groupe au niveau du prospectus, l’envolée du prix du foncier est un risque constaté depuis plusieurs années à cause de la croissance démographique et de la facilitation de l’accès au crédit.
Par ailleurs, les taux d’intérêts débiteurs appliqués aux crédits contractés par les acquéreurs de logements pourraient augmenter, ce qui pourrait freiner la demande et impacter la capacité d’endettement et de paiement des intérêts du groupe.
Dans le même sillage, le groupe pourrait faire face au risque lié à l’accès au financement qui pourrait être engendré si les difficultés du secteur immobilier s’aggravent davantage.
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