Pour la première fois, les dépôts à terme rapportent moins de 3% en moyenne

Pour la première fois, le taux moyen des dépôts à terme bloqués sur 12 mois descend en dessous de la barre des 3% par an brut. La tendance baissière a été entamée en 2015. Depuis, l’encours placé ne cesse de reculer.

Pour la première fois, les dépôts à terme rapportent moins de 3% en moyenne

Le 4 juin 2019 à 15h13

Modifié 11 avril 2021 à 2h42

Pour la première fois, le taux moyen des dépôts à terme bloqués sur 12 mois descend en dessous de la barre des 3% par an brut. La tendance baissière a été entamée en 2015. Depuis, l’encours placé ne cesse de reculer.

En avril dernier, le taux moyen pondéré des dépôts à terme (DAT) sur 12 mois, observé par Bank Al-Maghrib, s’est établi à 2,95% par an brut, franchissant pour la première fois à la baisse la barre des 3%.

Il s’agit d’une moyenne, autrement dit, certaines personnes ou entreprises peuvent toujours décrocher plus de 3%. Mais la majorité n’atteindra pas ce seuil.

Pour rappel, il y a un peu plus de 4 ans (décembre 2014), le taux moyen des DAT sur 12 mois était supérieur à 4%. Même celui des DAT sur 6 mois frôlait ce niveau. La tendance baissière a commencé à cette date.

Les taux d’intérêt des DAT sont fixés librement par les banques, contrairement à ceux des comptes sur carnet qui sont indexés sur les bons du Trésor. Toutefois, leur évolution suit certaines variables.

Trois facteurs principaux expliquent leur recul :

- La baisse du taux directeur de Bank Al-Maghrib pour faire face au ralentissement économique : 2 fois en 2014 et 1 fois en 2016, passant de 3% à 2,25%. Même si la rémunération des DAT est fixée librement par les banques, elle est corrélée à l’évolution du loyer de l’agent. Le coût des ressources acquises par les DAT ne peut s’éloigner de celui des ressources acquises auprès de BAM.

- Le ralentissement du crédit bancaire : quand l’évolution des crédits était importante, les banques cherchaient par tous les moyens à collecter des dépôts pour maintenir la dynamique et donc offraient des rémunérations intéressantes pour les DAT. Avec le ralentissement du crédit, la course pour la collecte des dépôts s’est estompée.

L’optimisation du coût des ressources : les banques font face à une pression sur leurs marges d’intermédiation. Elles veillent donc à réduire le coût des ressources en développant la collecte des dépôts non rémunérés.

 155 milliards de DH, 17% de l'ensemble des dépôts

Compte tenu d’une rémunération moins attractive, les déposants ont commencé à se détourner de cet instrument de placement. Selon des banquiers, certains petits clients préfèrent garder leur argent à vue au lieu de le bloquer sur 12 mois pour un faible rendement, qui, de plus, est taxé à 30%. Sans compter ceux qui se sont orientés vers les OPCVM, l'assurance-vie...

Après avoir atteint un pic de 171 milliards de DH en janvier 2016, l’encours des DAT est passé à 155 milliards de DH en avril dernier, soit une baisse de 9,3%.

Hormis la baisse des taux, d’autres facteurs peuvent expliquer le recul de l’encours : l’aggravation des difficultés de trésorerie des entreprises privées, la situation financière de plus en plus tendue des établissements publics, le tassement des transferts des MRE…

En tous les cas, alors qu’ils représentaient plus de 21% de l’ensemble des dépôts bancaires, les DAT ne pèsent plus que 17% aujourd’hui.

Les dépôts des personnes physiques, qui représentent près des deux tiers du total (64,5%) ont baissé de 10 milliards de DH ou de 8,6% entre juin 2015 et le mois dernier. Ils totalisent près de 100 milliards de DH.

Ceux des entreprises (13,8% du total) sont en baisse depuis 2009, avec une volatilité relativement élevée : l’encours totalise 21,4 milliards de DH après le pic de 36,7 milliards de DH en 2009, soit une chute de 41%.

Les DAT des sociétés financières sont également marqués par une volatilité élevée, mais leur encours s’est sensiblement développé au cours des dernières années : 20,6 milliards de DH, soit presque autant que les entreprises non financières.

Enfin, alors qu’il était confortable jusqu’en 2008, avec un pic de 22 milliards de DH, l’encours des DAT des entreprises publiques et collectivités territoriales s’est effondré après une période de forte volatilité. Il s’établit à 7,2 milliards de DH.

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