“Gilets jaunes”: l'exécutif français annonce un moratoire sur la hausse des taxes des carburants
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Le 4 décembre 2018 à 10h00
Modifié 11 avril 2021 à 2h50Le Premier ministre français va annoncer un moratoire sur la hausse des taxes sur les carburants, a appris l'AFP mardi 4 décembre de sources gouvernementales, un geste réclamé de toutes parts pour tenter de sortir de la crise des "gilets jaunes", à quatre jours d'un nouvel appel à manifester.
Edouard Philippe va annoncer cette mesure d'apaisement, décidée lundi soir à l'Elysée sous la présidence d'Emmanuel Macron, mardi matin devant le groupe En marche à l'Assemblée, a précisé une source gouvernementale à l'AFP.
Cette suspension de plusieurs mois doit être assorti d'autres mesures d'apaisement, selon ces sources.
Matignon a dans le même temps confirmé l'annulation de la réunion avec des "gilets jaunes" prévue mardi après-midi, après avoir entendu la veille de nombreux responsables politiques lui demander un moratoire sur la hausse des taxes.
Le nouveau délégué général de La République en marche, Stanislas Guerini, a estimé mardi sur RTL qu'un tel moratoire sur la hausse des taxes serait "sain" et qu'il fallait "apaiser le pays", encore sous le choc des graves violences samedi dernier, notamment à Paris.
"Insuffisant": le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau a accueilli avec prudence l'annonce. "J'espère que moratoire veut dire annulation de la hausse", a-t-il déclaré sur Public Sénat.
Edouard Philippe s'exprimera donc mardi matin devant le groupe LREM, puis lors de la séance de questions au gouvernement. Mercredi à l'Assemblée et jeudi au Sénat, il mènera un débat, avait déjà annoncé Matignon lundi.
Face à l'urgence de la situation, une réunion au sommet s'est tenue lundi soir à l'Elysée autour d'Emmanuel Macron, Edouard Philippe et une dizaine de ministres, dont François de Rugy (Transition écologique) et Bruno Le Maire (Economie) qui avaient écourté un déplacement à l'étranger.
L'Elysée, laissant augurer des annonces rapidement, avait rapporté que cette entrevue avait "permis d'échanger sur les réponses à apporter aux mobilisations en cours."
Auparavant, le Premier ministre avait reçu les chefs des formations politiques représentées au Parlement. Allié du parti présidentiel La République en marche, le MoDem avait fait valoir "l'urgence" d'un "geste d'apaisement".
A l'exception d'Europe Ecologie-Les Verts et de Génération Ecologie, toutes les formations d'opposition avaient plaidé pour un "moratoire" dans la hausse prévue le 1er janvier des taxes sur le carburant, mot d'ordre initial du mouvement des "gilets jaunes" dont la dernière manifestation samedi a donné lieu à de nombreuses scènes de violence et de guérilla urbaine.
A droite, Laurent Wauquiez avait de nouveau plaidé pour un référendum, Marine Le Pen et la France insoumise évoqué une dissolution de l'Assemblée, et le PS brandi une proposition de loi de "sortie de crise" avec des mesures en faveur du pouvoir d'achat.
S'il a envoyé son Premier ministre en première ligne, Emmanuel Macron semble à la manœuvre. Sa visite officielle en Serbie prévue mercredi 5 et jeudi 6 décembre a été reportée, tout comme une réunion de travail avec des associations d'élus locaux prévue mardi après-midi.
(Avec AFP)
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