L'aggravation du déficit de liquidités pénalise les OPCVM monétaires

Mouna Ettazy | Le 30/11/2018 à 14:43

Dans un contexte marqué par une aggravation du déficit de liquidités du marché, l'encours des OPCVM monétaires s'affiche en baisse. Voici l'explication. 

 

Au 23 novembre 2018, l’encours des OPCVM monétaires s'élève à 68,23 MMDH, enregistrant une baisse de 1,53% depuis le début de l'année, d’après les dernières statistiques de l’Association des sociétés de gestion et fonds d'investissement marocains (ASFIM).

La baisse de l’encours de cette catégorie d’OPCVM ne date pas d’hier.

L’encours des OPCVM monétaires est passé de 68,03 MMDH à fin 2013 à 68,23 MMDH au 23 novembre 2018, affichant ainsi une quasi-stagnation (0,30%) en l’espace de cinq ans.

A fin décembre 2013, l’encours des OPCVM monétaires représentait une part de 28% du total de l’actif net. Au 23 novembre, cette part est passée à 15,51%.

Comment expliquer cette tendance ?

Selon un gestionnaire de fonds de la place, contacté par LeBoursier, "la baisse de l’encours des OPCVM monétaires a été observée spécialement au cours de l’année 2017. La principale explication de cette situation est l'aggravation du déficit de liquidités bancaires pendant l’année précédente. Cela veut dire qu'il y a moins de cash dans le circuit monétaire et donc moins de demande".

Il convient de rappeler que la position de liquidité des banques soumises à la réserve obligatoire s’est dégradée en 2017 de 26,4 MMDH en moyenne quotidienne, pour enregistrer un déficit de liquidité de 40,6 MMDH.

            >> Lire aussi : Accentuation du déficit de liquidité des banques en 2017

Et d’expliquer : "la baisse de la liquidité s'explique par le recul des réserves internationales nettes et par la hausse de la circulation fiduciaire".

''Cette catégorie d'OPCVM sert aux placements de trésorerie. Cela dit, dans un marché où la liquidité est en dégradation, il est tout à fait normal qu'il n'y ait pas de cash additionnel à placer dans cet actif'', continue notre interlocuteur. 

S’ajoute à cela le fait que l’indice de performance des OPCVM monétaire n’affiche qu’une petite hausse de 1,92% depuis le début de l’année en cours, selon les statistiques de l'AMMC. Autant d'éléments qui expliquent le manque d'engouement pour cette catégorie d'actifs.  

Notre source indique que "la liquidité bancaire a connu une amélioration en 2014 et 2015, une stabilité en 2016 et une dégradation en 2017. Cette baisse se poursuit en 2018".

Il importe de rappeler que le déficit de liquidité bancaire a atteint 75,2 MMDH en septembre 2018 contre 42 MMDH en début d’année, d'après la dernière note de conjoncture de la Direction du Trésor des finances extérieures.

Bank Al-Maghrib (BAM) prévoit un déficit de liquidité de l’ordre de 39,8 MMDH à fin 2018 qui doit s’accentuer à 59,6 MMDH au terme de 2019, selon le dernier rapport la politique monétaire.

            >> Lire aussi: BAM prévoit un creusement du déficit de liquidité à 59,6 MMDH en 2019

Avec la dégradation de la liquidité bancaire, l’encours des OPCVM monétaires a pris un petit coup (Voir graphique ci-dessous).

Evolution de l'encours des OPCVM monétaires (2013-2018)

Source: Données: ASFIM. Elaboré par LeBoursier 

Au final, dans un contexte marqué par une dégradation de la liquidité bancaire, combinée à la baisse du marché actions, "ce sont les obligations qui attirent les investisseurs. Les OPCVM actions sont risqués vu la situation actuelle du marché boursier", conclut notre source.

           >> Lire aussi : L’engouement pour les OPCVM Obligations MLT se confirme

 

 

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