Un système de crédits dans les universités marocaines à l'étude

Le département de l'Enseignement supérieur étudie la faisabilité de l'adoption d'un système de crédits dans les universités marocaines. Un système qui devrait surtout "permettre aux diplômes marocains d'avoir une meilleure visibilité et ouverture à l’internationale".  

Un système de crédits dans les universités marocaines à l'étude

Le 10 octobre 2018 à 16h07

Modifié 11 avril 2021 à 2h49

Le département de l'Enseignement supérieur étudie la faisabilité de l'adoption d'un système de crédits dans les universités marocaines. Un système qui devrait surtout "permettre aux diplômes marocains d'avoir une meilleure visibilité et ouverture à l’internationale".  

Adoption d'un système de crédits, une nouvelle architecture pédagogique, renforcement de l'orientation et de l'accompagnement des étudiants... Ce sont autant de réformes à l'étude. Dans la foulée, un éventuel retour au système de licence sur 4 ans (bac+4) fait débat. Qu'en est-il vraiment?

"En réalité, il ne s'agit pas d'ajouter une année au cursus de licence, mais plutôt d'adopter un système de crédits", nous explique Mohamed Tahiri, directeur de l'Enseignement supérieur.

"Il s'agit d'un système de comptabilisation des acquis des étudiants pour les modules qu’ils auront validés. Chaque module validé correspond à un certain nombre de crédits. L’étudiant cumule ainsi les crédits pour arriver à un certain nombre exigé pour avoir le diplôme", explique notre source. 

"Il s’agit d’un système très utilisé de par le monde au point de devenir une norme. L'adopter permettra au système d’enseignement marocain d'avoir une meilleure visibilité et ouverture à l’internationale", poursuit M. Tahiri.

Les crédits sont capitalisables et transférables, ce qui permet une grande mobilité interne (entre filières voire établissements au niveau national) et externe (échange d’étudiants au niveau international). Ce système permet également aux étudiants ayant interrompu leurs études, pour une raison ou une autre, de les reprendre ultérieurement.

"Avec le système de crédits, on n’aura plus besoin de compensation. L'étudiant cumule les crédits jusqu’à arriver au total requis pour le diplôme", conclut notre source.

Un système modulaire contraignant

Au Maroc, la validation d'un cycle universitaire se fait actuellement par système modulaire.

Un parcours peut être validé par capitalisation (validation de tous les modules un par un) ou par compensation.

Un module est acquis par compensation si l’étudiant valide le semestre dont fait partie ce module. Un semestre du cycle Licence, par exemple, est validé si la moyenne des notes obtenues dans les modules du semestre est au moins égale à 10 sur 20 et si aucune note de l’un de ces modules n’est inferieure à 5 sur 20.

Un contrôle de rattrapage est possible si l’étudiant obtient au module non validé une note supérieur ou égal à 6, avec la possibilité de conserver les éléments du module dont la note est supérieure ou égale à 10.

L’étudiant peut s’inscrire dans les modules d’un nouveau semestre à condition qu’il lui reste au maximum 4 modules à valider des semestres précédents, sauf dérogation du chef de l’établissement.

(Schéma du système LMD actuel)

Toutes les universités marocaines sont régies par des normes pédagogiques nationales émises par le ministère de tutelle, précisant l’organisation des enseignements, les modalités d’admission, la validation des modules et des semestres.

Le système des crédits répandu en Europe

En Europe, les diplômes d'études supérieures sont convertis en crédits que l'on nomme ECTS (European credit transfer system). Ces crédits permettent à tous les étudiants, quels que soient le pays et l'université, de poursuivre un cursus dans une autre université européenne. 

Un cursus complet comporte 8 années de formation, soit 16 semestres. 

A chaque nouveau semestre, un étudiant qui a passé l'intégralité de ses examens et les a réussi, cumule 30 crédits ECTS. Au terme du cursus, l'étudiant possède donc 480 crédits ECTS.

"L'université renouvelée" au Maroc

L'élaboration d'une nouvelle architecture pédagogique fait partie des recommandations émises à l'issue de la Rencontre pédagogique nationale, tenue les 2 et 3 octobre à Marrakech.

"Dans la perspective de la prochaine rentrée universitaire, il sera procédé à l'élaboration de nouveaux cahiers des normes pédagogiques et à la mise en place d'un nouveau système pédagogique", a relevé le secrétaire d'Etat chargé de l’Enseignement supérieur, Khalid Samadi, en marge de l'événement.

Parmi les recommandations, on retient:

- l'instauration d'un parcours de découverte des métiers et du projet personnel,

- la mise en place d'un nouveau système en faveur des étudiants de la première année en particulier;

- la création de commissions mixtes entre les universités et les académies régionales pour la mise en œuvre du système d'orientation;

- transcender les ruptures existant actuellement entre les différents cycles d'enseignement;

- résoudre la problématique du passage d'une langue d'enseignement à une autre entre les cycles secondaire et universitaire;

- l'élaboration d'une architecture pédagogique et d'un modèle éducatif universitaire efficient et de qualité.

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