La CGEM trouve un compromis transitoire au sujet du nombre d'administrateurs

Le deuxième conseil d'administration de Salaheddine Mezouar a été marqué par un grand malaise au sujet du non-respect des statuts par le président du patronat. La question a été soulevée et a créé un climat délétère lors de la réunion qui a duré près de 4 heures avant qu'un compromis ne soit trouvé. Récit. 

La CGEM trouve un compromis transitoire au sujet du nombre d'administrateurs

Le 24 septembre 2018 à 19h56

Modifié 11 avril 2021 à 2h48

Le deuxième conseil d'administration de Salaheddine Mezouar a été marqué par un grand malaise au sujet du non-respect des statuts par le président du patronat. La question a été soulevée et a créé un climat délétère lors de la réunion qui a duré près de 4 heures avant qu'un compromis ne soit trouvé. Récit. 

Le conseil d'administration de la CGEM a démarré à 15h et ne s'est achevé qu'après 19h. Quatre heures durant lesquelles les administrateurs ont débattu les différents points de l'ordre du jour mais seulement... la question du non-respect des statuts a été évoquée par des membres de la CGEM, comme l'avait prévu un administrateur avant le démarrage de la réunion.

Nous avons parlé à certains administrateurs pour reconstituer le déroulement des travaux de ce conseil qui n'a pas été de tout repos pour le nouveau président du patronat. 

"Le début du conseil a été marqué par un discours de Mezouar où il a tenté d'anticiper un peu sur les différents articles parus dans la presse ces derniers jours qui ont créé une ambiance particulière au sein du patronat", nous rapporte un membre de la CGEM ayant assisté au Conseil d'administration. 

Selon notre source, "Mezouar a fait un beau discours pour rassembler les troupes en évoquant les enjeux et le contexte actuel et en insistant sur le fait que plus on est nombreux au sein de la CGEM, plus on sera à la hauteur des enjeux". 

Un discours qui a été largement applaudi par les administrateurs présents. Le conseil d'administration a par la suite pris son cours normal en traitant les points inscrits à l'ordre du jour jusqu'à ce que l'un des administrateurs évoque le sujet de discorde. 

Cet administrateur n'est autre que Bachir Rachdi. L'ex-président de la commission éthique et bonne gouvernance sous la présidence de Miriem Bensalah et actuel président de la commission "Climat des affaires" a pris la parole pour soulever le problème du non-respect des statuts par Salaheddine Mezouar. 

"Bachir Rachdi, très connu pour son engagement dans les domaines de l'éthique et la bonne gouvernance, a pris la parole et a rappelé l'importance du respect des textes. Son intervention était structurée et calme mais ne manquait aucunement de virulence", nous confie l'un des présents au Conseil d'administration. Et d'ajouter, "il a clairement dit à Mezouar que la CGEM ne peut pas donner des leçons au gouvernement ou aux autres institutions, si elle ne respecte pas ses propres statuts". 

Il est même allé jusqu'à qualifier les conseils d'administration tenus "d'illégaux car ils ne respectent pas les statuts du patronat". 

Selon nos informations, Aziz Qadiri, le président de Réseau Entreprendre Maroc a rebondi en s'interrogeant sur les raisons pour lesquelles ce sujet n'a pas été posé lors du premier conseil d'administration. Pour Qadiri, "la question du nombre des membres du conseil d'administration, n'est pas une question de puissance de la CGEM et encore moins de définition du secteur privé". 

Les deux interventions ont créé un malaise perceptible, selon nos sources. Des membres du CA n'étaient vraisemblablement pas au courant du problème statutaire engendré par le surplus de nomination de membres désignés par Mezouar. 

Salaheddine Mezouar et les membres de son équipe ont tenté de déminer la crise. Safia Fassi Fihri, jeune présidente de la "Commission juridique, modes alternatifs et veille législative", a essayé d'assumer ses responsabilités en proposant une solution à savoir: enlever le droit de vote aux membres désignés en plus. Une proposition qui n'a pas semblé être du goût des administrateurs car cela pose le problème du choix de ces membres en question. "Sur quelles bases et quels critères allons-nous nous baser pour dire à plus d'une dizaine de personnes, vous et pas d'autres, vous serez privés du droit de vote ?", nous rapporte-t-on. 

Malgré cette situation rocambolesque, notre source assure que tout le monde avait la volonté de trouver une solution. 

Mezouar a tenté de calmer les esprits en replaçant le débat ailleurs. "La vraie question n'est pas d'élargir le conseil d'administration à 16 membres de plus, mais de savoir quelle CGEM de demain nous voulons construire. L'élan qui nous porte dépasse un nombre de sièges dans le conseil d'administration", a-t-il dit en substance à en croire notre source. 

Au final, ce que lui reprochent les membres du patronat ce n'est pas d'avoir augmenté le nombre de sièges au sein de la CGEM, mais de l'avoir fait illégalement, sans se soucier des statuts et sans respect des règles de gouvernance de la CGEM. 

Aucune décision définitive n'a été prise à ce sujet.

"Pour le moment, on maintient le droit de vote pour les membres de droit seulement", confie une source. Et d'ajouter, "le comité des statuts, qui a été créé lors de cette réunion et dont la présidence a été confiée à Abdelilah Hifdi, a hérité de sa première mission. Il doit trancher cette question relative aux membres désignés".

Il semblerait que la solution proposée est de choisir sur les 40 membres désignés, les 16 en trop et leur accorder le statut d'observateurs. Mais cela reste une simple piste, selon nos sources. 

En tous les cas, en attendant l'avis de la commission Hifdi, le compromis trouvé permet de continuer à fonctionner en attendant une solution définitive.

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