Fifagate: 9 ans de prison pour Napout, ex-patron de la confédération sud-américaine

Juan Angel Napout, ex-président de la confédération de football d'Amérique du Sud, la Conmebol, a écopé mercredi d'une peine de neuf ans de prison, la plus lourde sentence rendue par la justice américaine contre un baron du football sud-américain dans l'affaire du "Fifagate".  

Fifagate: 9 ans de prison pour Napout, ex-patron de la confédération sud-américaine

Le 29 août 2018 à 19h14

Modifié 29 août 2018 à 19h14

Juan Angel Napout, ex-président de la confédération de football d'Amérique du Sud, la Conmebol, a écopé mercredi d'une peine de neuf ans de prison, la plus lourde sentence rendue par la justice américaine contre un baron du football sud-américain dans l'affaire du "Fifagate".  

Comme l'ex-patron de la fédération brésilienne José Maria Marin, condamné mercredi dernier à quatre ans de prison, le Paraguayen Napout, 60 ans, avait été reconnu coupable de corruption et prise de pots-de-vin fin décembre, au terme d'un procès à New York.

Six semaines d'audience avaient exposé les millions de dollars de pots-de-vin versés par des sociétés de marketing sportifs aux responsables du football d'Amérique latine, en échange des droits de retransmission télé et de promotion de tournois du continent, dont la Copa America et la Copa Libertadores.

"Il avait une personnalité cachée, une vie cachée", réussissant à perpétuer "l'idée qu'il était un gentil, tout en touchant des pots-de-vin", a déclaré mercredi la juge fédérale Pamela Chen, en charge du dossier Fifa, lors d'une audience de près de cinq heures.

Outre les neuf ans de prison, M. Napout a été condamné à une amende d'un million de dollars et à restituer les 3,3 millions de dollars de pots-de-vin perçus.

Le procureur avait réclamé une peine minimum de 20 ans de prison. Il avait qualifié Juan Angel Napout de "l'un des plus coupables" parmi les 42 responsables du football accusés de corruption par la justice américaine, et fait valoir que le Paraguayen méritait, à 60 ans, moins de clémence que José Maria Marin, 86 ans.

"Il est personnellement responsable d'avoir perpétué et élargi la corruption dans le football à un moment où le système avait le plus besoin de réforme", avait affirmé le procureur dans un mémo au juge avant la sentence.

La défense avait elle demandé "la clémence" pour ce père de trois enfants, plusieurs fois grand-père, arguant de sa "vie exemplaire, à l'exception de cette condamnation".

Ses avocats avaient affirmé que la corruption endémique au sein des fédérations sud-américaines et la volonté de compromis de M. Napout avaient "dicté ses actes".

Juan Angel Napout, qui était également président de la fédération paraguayenne, a été accusé d'avoir reçu plus 3,3 millions de dollars de pots-de-vin et d'avoir accepté d'en recevoir 20 millions de dollars supplémentaires.

Il a touché cet argent via des versements quasi-mensuels entre octobre 2010 et mars 2015.

Il a aussi tenté de détruire les preuves de son implication dans cette corruption en tentant de dissimuler son ordinateur, après l'arrestation de sept responsables de la Fifa en mai 2015 à Zurich, qui avait révélé l'enquête américaine.

Les documents cités par l'accusation au procès new-yorkais identifiaient les destinataires des pots-de-vin par des noms de code: comme d'autres, M. Napout était désigné par un nom de marque de voiture --Honda-- selon des témoins.

Napout, arrêté en Suisse le 3 décembre 2015 puis extradé aux Etats-Unis et assigné à résidence en Floride, n'avait pas témoigné au procès. Ses avocats avaient affirmé qu'il n'y avait aucune preuve tangible qu'il ait touché illégalement de l'argent.

Il était détenu à la prison fédérale de Brooklyn depuis le verdict de culpabilité rendu contre lui le 22 décembre.

Les 42 personnes inculpées par la justice américaine sont surtout des Sud-Américains, même s'il y aussi quelques Américains comme Chuck Blazer, témoin-clé du FBI décédé en juillet 2017.

D'autres encore ont réussi à éviter leur extradition aux Etats-Unis, comme l'ancien vice-président de la Fifa Jack Warner, de Trinité-et-Tobago, ou Marco Polo del Nero, toujours en liberté au Brésil, même s'il a été exclu à vie de toute activité dans le football.

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