Flexibilité du dirham: Fitch publie une note rassurante
L’agence de notation Fitch a publié, ce mercredi 17 janvier, une note sur le passage du Maroc vers un régime de change plus flexible. L’agence estime que cette opération permettra le renforcement de la capacité d’absorption des chocs de l’économie et le maintien de sa compétitivité.
Selon l’agence de notation, ‘’l'élargissement de la bande de fluctuation du Dirham marocain est un pas vers un régime de change plus flexible qui finira par renforcer la capacité d'absorption des chocs de l'économie et contribuer à maintenir sa compétitivité.’’
Elle rappelle aussi que l’annonce de de cette décision, de la part de Bank Al-Maghrib (BAM) et du ministère marocain des Finances, était largement attendue, à fin juin, mais qu’elle a été reportée en raison d’une ruée vers les couvertures qui a provoqué une chute rapide des réserves de change.
L’agence précise que ’’nous nous attendions à ce que les autorités procèdent à la réforme, conformément aux recommandations formulées depuis longtemps par le FMI’’.
Voici les principaux points de la note de l’agence Fitch :
‘’Le Dirham était essentiellement stable lors de ces deux premiers jours de négociation, perdant 0,2% contre l'euro et gagnant 0,5% par rapport au dollar américain, selon les données de Reuters. BAM n'a injecté que 6 millions de dollars sur le marché lors des adjudications de devises de lundi et mardi’’.
‘’Les fondamentaux économiques, qui sont favorables, devraient limiter la pression sur le taux de change. Les réserves internationales nettes sont confortables, s'établissant à 26 milliards de dollars au 5 janvier, en hausse de 24% par rapport à juillet dernier. L'exposition aux devises étrangères dans l'économie est modérée, de plus, la ligne de précaution et de liquidité (LPL) du FMI de 3,4 milliards de dollars (qui expire en juillet 2018) offrirait un filet de sécurité contre les pressions de taux de changes. L'inflation est faible, à 1,3% en novembre 2017 et devrait rester proche de 2% au cours des deux prochaines années’’.
‘’Le déficit du compte courant se rétrécit progressivement, bien qu'il reste plus large que la médiane de la catégorie «BBB-». Nous prévoyons une amélioration à 3,8% du PIB en 2019 contre 4,4% en 2016, reflétant un rétrécissement du déficit commercial structurel. Les IDE (les investissements directs à l’étranger) couvriront la moitié du déficit au cours des deux prochaines années, selon nos prévisions’’.
‘’Nous nous attendons à ce que les autorités augmentent lentement la flexibilité du régime de change au cours des prochaines années en élargissant progressivement la marge de fluctuation. La mise en place d'un régime flexible complet n'est qu'une perspective à long terme, selon nous. Une flexibilité accrue renforcera la capacité d'absorption des chocs et soutiendra la compétitivité. Cela permettrait également à BAM d'introduire un nouveau cadre de politique monétaire axé sur le ciblage de l'inflation’’.