Drame dans une mine clandestine à Jerada
Jerada est une ville qui ne revient dans l’actualité qu’à l’occasion des drames, le plus souvent liés à la mine de charbon.
Drame dans une mine clandestine à Jerada
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admin
Le 24 décembre 2017 à 10h40
Modifié 11 avril 2021 à 2h44Jerada est une ville qui ne revient dans l’actualité qu’à l’occasion des drames, le plus souvent liés à la mine de charbon.
Vendredi matin, deux jeunes, âgés de 23 et 30 ans, qui effectuaient des prélèvements dans les galeries clandestines de la mine de charbon, sont morts, noyés dans les galeries inondées.
Les corps n’ont été extraits que le lendemain samedi, en milieu d’après-midi, vers 15 heures.
Selon les témoignages, photos et vidéos des réseaux sociaux, les éléments de la protection civile sont intervenus, mais en petit nombre et sans matériel adéquat.
Une partie de la ville de Jerada survit grâce à l’exploitation de la mine fermée. 1.000 à 3.000 personnes, selon les estimations, participent à cette activité clandestine. Le produit de cette activité est ensuite vendu dans la région et parfois transporté jusqu’à des villes éloignées. Les clients sont les briquèteries, les fours, les hammams et même des particuliers.
Des sources locales font état d’une centaine de tonnes extraites par jour, soit 36.500 T. par an.
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Jerada est une petite ville qui est née autour de la mine ouverte en 1927. Elle recèle de l’anthracite avec l’une des meilleures teneurs au monde. Mais en l’an 2000, la mine a fermé car l’extraction était de plus en plus onéreuse et le Maroc a préféré importer du charbon meilleur marché.
La population de la ville située à une soixantaine de km au sud d’Oujda, est de 43.000 habitants selon le recensement de 2014, accusant une baisse de 13.000 habitants en une décennie. L’ensemble de la province comprend 100.000 habitants environ, dont 60% sont urbanisés.
Photos de la page Jerada City
Le travail dans les mines clandestines s’effectue au vu et au su des élus et des autorités locales. Il y a probablement des réseaux qui contrôlent ce business clandestin. Les conditions de travail sont très dures, voie inhumaines ou moyenâgeuses. Le danger est omniprésent, maladie ou accident, pouvant conduire au décès.
Le problème est connu et médiatisé depuis le début des années 2000. Ci-dessous, un reportage d'Euronews
Les galeries sont creusées jusqu’à 30 mètres de profondeurs. Ensuite, des galeries horizontales vont jusqu’à 80 mètres. L’atmosphère devient rapidement irrespirable et toxique. Les “mineurs“ acheminent des compresseur qui injecteur de l’air grâce à de simples tuyaux d’arrosage. La silicose est une maladie assez répandue, elle atteint les poumons, en raison de la toxicité de l’air dans les galeries.
Les habitants de la ville ont ressenti et exprimé une profonde colère, se disant abandonnés. Certains, comme nous l’avons constaté sur les réseaux sociaux, déplorent l’absence d’infrastructure de secours, ou de diligence des autorités, ainsi que de perspectives de travail dans la région. Vidéo de Chouf TV ci-dessous:
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