Bourse. Combien de dividendes ont touché les Amor, Tazi, Khalil, Sefrioui pour 2016 ?

E.M.B | Le 24/11/2017 à 12:09

Ils font certainement partie des personnes les plus riches du Maroc. Les grands actionnaires des sociétés cotées à la Bourse de Casablanca perçoivent plusieurs millions de DH comme dividendes chaque année. Combien ont-ils gagné au titre de l'année 2016 et perçu en 2017 ? Réponse.

 

L'exercice 2016 a été un bon cru pour un grand nombre de sociétés cotées, pour le plus grand bonheur des actionnaires. Selon les statistiques, les 75 entreprises listées à la Bourse de Casablanca ont annoncé la distribution de 20,9 milliards de DH, environ 2,1% du PIB du Maroc. Un chiffre en hausse de 3,3%, par rapport à son niveau enregistré une année auparavant. Ça peut paraître énorme à première vue, mais les entreprises ont besoin de rémunérer leurs actionnaires si elles veulent les garder dans leur tour de table.

"Il faut signaler que, dans l'ensemble, les actionnaires vont toucher plus de dividendes que l'année précédente, ce qui est en concordance avec la hausse des bénéfices chez l'ensemble des sociétés cotées, qui a été de 13%. Mais le ratio qu'il faut surveiller, c'est le taux de distribution. C'est celui-là qui informe sur la richesse rendue aux actionnaires", rappelle un cadre supérieur dans une banque d'affaires marocaine.

En effet, le taux de distribution, selon nos calculs, a été ramené de 83,5% en 2015 à presque 72%, pour l'exercice 2016. Autrement dit, le recul des bénéfices a eu un impact négatif sur la rémunération des actionnaires. Les dirigeants ont préféré garder une partie des résultats pour la société.

Cela dit, l'on s'interroge tous sur l'identité des actionnaires qui ont gagné le plus de dividendes au titre de l'année 2016. Il n'est pas facile de répondre à cette question d'une façon exhaustive et ce pour plusieurs raisons.

La plus grande difficulté réside dans l'anonymat des plus gros actionnaires. En d'autres termes, la majeure partie des actionnaires regroupent leur participation dans des holdings et il est très difficile, voire impossible, d'avoir une idée sur ce qui leur a été restitué au bout de la chaîne.

C'est la raison pour laquelle nous n'allons lister que les actionnaires qui portent en leurs noms leur participation. Et ils ne sont pas nombreux. Sur les 75 sociétés cotées, que nous avons scrutées, seules 7 personnes physiques ont pu être retenues.

>Anas Sefrioui, le magnat

Il est l'actionnaire majoritaire de la plus grande entreprise privée spécialisée dans la promotion immobilière au Maroc. Anas Sefrioui détient plus de 182 millions d'actions Addoha, soit 56,55% du capital, selon les informations sur le site de la Bourse de Casablanca. C'est ainsi donc qu'il a dû voir son compte bancaire crédité de plus de 437,7 millions de DH. Une somme à laquelle il faut soustraire 15%, que l'État garde comme impôt.

L'immobilière a repris des couleurs durant l'exercice 2016 et son RNPG a dépassé le milliard de dirhams. Le plan Génération cash que le président Sefrioui a mis en place avec ses équipes en 2014 a donné ses fruits.

L'entreprise a pu donc distribuer davantage de dividendes par action, soit 2,4 dirhams. D'ailleurs, même lors de ses pires années, Addoha a toujours gâté ses actionnaires.

Cependant, s'ils sont bien cajolés, les porteurs d'actions Addoha ne savent pas à quel moment leurs dividendes tomberont sur leurs comptes bancaires. Addoha est l'une des entreprises dont le calendrier de distribution des dividendes n'est pas actualisé sur le site de la BVC.

>Omar Tazi, quand le médicament enrichit

Avec 31,99% de parts dans le tour de table de l'industriel pharmaceutique Sothema, Omar Tazi est l'actionnaire de référence de l'entreprise. Le PDG du groupe, le plus courageux dans ce secteur fortement concurrentiel, a gardé sa participation en son nom.

Grâce aux 575.820 actions, Omar Tazia a perçu le 10 juillet dernier plus de 32,2 millions de dirhams. Il est l'exemple type qui montre que la baisse des prix des médicaments n'a eu aucun impact sur la rémunération des actionnaires. Que ce soit grâce à de nouveaux investissements ou autres, Omar Tazi a vu ses dividendes passer de 23 millions de dirhams en 2014 à plus de 27 millions de dirhams au titre de l'exercice 2015. Puis 32,2 MDH au titre de 2016.

Le labo pharmaceutique qui a généré 148 millions de dirhams de résultat net, a décidé de distribuer 56 dirhams par action. L'industriel a distribué plus de 67% de son résultat net au titre de l'exercice 2016. Les actionnaires, dont la famille de Omar Tazi, ont profité de la générosité de l'entreprise qui a accordé 8 dirhams supplémentaires par rapport à l'année précédente. Les porteurs d'actions Sothema profitent de la nouvelle stratégie de développement du groupe. En effet, depuis quelques années, les usines du groupe investissent... l'Afrique subsaharienne..

>Hassan Amor, l'informaticien

Il est le fondateur de l'une des toutes premières entreprises spécialisées en informatique au Maroc, Microdata. C'était en 1991. Entre-temps, la société a grandi et a intégré la Bourse de Casablanca en 2008. Le très peu médiatisé informaticien a reçu au titre de l'exercice 2016, plus de 19,4 millions de dirhams comme dividende.

Hassan Amor, malgré l'ouverture du capital de sa société spécialisée dans la commercialisation et le déploiement d'infrastructures informatiques, est resté pratiquement seul maître à bord. Grâce à plus de 1,17 million d'actions, il détient 70% du capital de Microdata.

Il faut dire aussi que l'exercice 2016, a été très bon. Le résultat net a grimpé de 76% pour frôler les 40 millions de dirhams. Une bonne raison pour distribuer au titre de 2016, 4 dirhams de plus par rapport à l'année précédente comme dividende. D'ailleurs, grâce à cette hausse, Hassan Amor a perçu 5 millions de dirhams supplémentaires entre 2015 et 2016.

>Famille Khalil, les rois du couscous

Le père, Mohamed Khalil, a bâti l'une des plus belles success story marocaines à l'âge de 54 ans en 1995 et lui a donné le nom de Dari couspate. Il détient avec ses enfants, plus de 70,5% du capital du spécialiste du couscous, soit 210.563 actions, et ils sont aussi les principaux managers de l'entreprise.

Ils ont décidé de regrouper leur participation en une seule, sous le nom « Famille Khalil ». C'est donc ainsi que toute la famille a gagné plus de 16,8 millions de dirhams comme dividendes au titre de l'année 2016.

L'entreprise se porte exceptionnellement bien et l'exercice 2016 s'est conclu avec un résultat net de 58,63 millions de dirhams, soit 53% de hausse par rapport à une année plus tôt. D'ailleurs, le conseil d'administration a jugé bon d'accorder 80 dirhams par action comme dividende. C'est la plus importante rémunération jamais distribuée aux actionnaires depuis l'introduction en bourse de l'entreprise en 2005.

>Et aussi...

La liste des personnes physiques qui détiennent directement des participations importantes dans des sociétés cotées est encore longue.

Il y a d'un côté, le concurrent de Anas Sefrioui, Alami Lazrak Nafakh le patron du groupe Alliances qui a longtemps profité d'un secteur de l'immobilier fortement rémunérateur. Depuis 2014, et suite à la détérioration de la situation de son groupe, cet ancien cadre de l'ERAC, l'ancêtre d'Al Omrane, n'a pas encaissé de dividendes et n'en a pas distribué.

Jean-Charles Puech, est le patron de l'entreprise de transport et de logistique Timar. Celle-ci connaît ses pires années. L'actionnaire majoritaire a beaucoup perdu de sa participation qui pointe actuellement à 41,83% dans le capital de la société cotée. Après le million de dirhams qu'il a touché au titre de l'exercice 2014 comme dividende, Jean-Charles Puech accuse une activité au ralenti. Aucun dividende ne lui a été versé, ni aux autres actionnaires, au titre de l'année dernière.

La bourse de Casablanca connaît aussi un autre type d'actionnaires. Ceux qui ne sont pas majoritaires, qui portent les actions en leurs noms, mais qui dirigent les entreprises qu'ils ont fondées. Généralement, ce sont des personnes qui ont un salaire fixe pour les fonctions de direction qu'elles assument au sein de ces entreprises.

Il s'agit de Mohamed Horani le patron de la multinationale et le fondateur de la success story HPS. Il détient 10% de cette entreprise à fort potentiel technologique et qui se développe d'une façon fulgurante. C'est d'ailleurs, ce qui lui a assuré un dividende de 2,5 millions de dirhams au titre de l'année 2016.

L'un de ses concurrents est Bayad Redouan, le patron de M2M. Lui, il a essuyé une année difficile. Le résultat net part du groupe de la société cotée a baissé de 61,3% à 7,8 millions de dirhams. Une situation qui ne permet pas de distribuer des dividendes cette année, contrairement à l'année d'avant, quand sa participation lui rapportait presque 800.000 dirhams.

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