Bourse. 5 milliards de DH de dividendes perçus par les investisseurs français et émiratis
Les intérêts français au Maroc sont, entre autre, économiques et plusieurs participations sont à la Bourse de Casablanca. Idem pour les Emirats Arabes Unies dont le portefeuille se distingue par une grande efficacité. Coup d’œil sur ce que gagnent ces deux investisseurs en dividendes au Maroc.
Selon un rapport de l’AMMC, les Français et les Émiratis sont les capitaux étrangers les plus présents sur la Bourse de Casablanca. Les investisseurs des Émirats Arabes Unis cumulent un patrimoine de 87 milliards de dirhams, soit 45,6% de l'investissement global étranger. Quant aux aux Français, ils contrôlent 70 milliards à fin 2016 à travers un grand nombre de sociétés cotées.
Mais combien ont rapporté ces investissements à nos investisseurs français et émiratis? La réponse à cette question nous en dira un peu plus aussi sur les dividendes qui potentiellement peuvent quitter le pays. En tout cas, presque 5 milliards de dividendes ont été distribué aux entreprises françaises et émiraties qui détiennent des participations au Maroc.
La France, cet ami de longue date
Pour le cas des capitaux Français, dont le patrimoine a augmenté de 11,4 milliards de DH en une année, ils sont présents dans plusieurs domaines. Même s’ils ont perdu dernièrement Maroc Télécom, au détriment des Émirats Arabes Unis, ils gardent la main sur, au moins, 7 grandes entreprises. L’ensemble de ses sociétés cotées a généré plus de 1,1 milliard de DH de dividendes au titre de l’année 2016.
La filiale de la BNP Paribas au Maroc, la BMCI, est l’entreprise qui aura fait remonter le plus de dividendes vers la France. La banque, a distribué 50 DH par action. La maison mère détient 66,73% du capital de la banque marocaine. C’est ainsi que la «BNP Paribas participations», la holding qui regroupe les filiales, a reçu au mois de mai dernier la contrevaleur de plus de 443 millions de dirhams.
L’autre banque, aux capitaux français, cotée à la Bourse de Casablanca, c’est Crédit du Maroc (CDM). Le géant Crédit Agricole France détient à travers son portefeuille de participations, 78,69% de la banque marocaine. Cela-dit, celle-ci est moins rémunératrice que sa consœur affiliée à la BNP Paribas. La maison mère de CDM a empoché 85,6 millions de dirhams en provenance du Maroc.
Les investissements français sont aussi dans le secteur des hydrocarbures grâce à Total qui fête cette année sa 90ème année de présence au Maroc. Le pétrolier qui a très récemment fait son entrée en bourse, a généré plus de 246 millions de DH en dividende à sa maison mère. Le groupe français contrôle 55% de Total Maroc à travers sa holding «Total Outre-mer».
Le groupe des Brasseries du Maroc, qui a changé d’actionnaire de référence en 2003 quand la SNI l'a cédé au groupe Castel à travers la Marocaine d'investissements et de Services (MDI), fait partie des meilleurs investissements français. Le producteur et distributeur de boissons alcoolisées a accordé un dividende de 110 DH par action au titre de l’exercice 2016. Grâce à plus de 1,9 million de titres détenus, MDI a perçu 212,6 millions de dirhams de dividende. Il faut dire que l’actionnariat de MDI n’est pas connu et l’on ne peut pas affirmer que la totalité de ce montant reviendrait au groupe français Castel.
La Lydec, quant à elle, elle est détenue par le géant français Suez Environnement à hauteur de 51%. Les dividendes distribués sont en nette baisse depuis quelques années, à cause d’un programme d’investissement assez lourd et nécessitant des capitaux importants. Cela-dit, Suez Environnement a perçu pas moins de 91,8 millions de dirhams au titre de l’année 2016.
Gervais-Danone, le grand de l’agroalimentaire, détient dans son portefeuille 99,71% de Centrale Danone. Une participation qui lui a généré au titre de l’année 2016, un peu plus de 79,8 millions de DH, ce qui est peu au regard du coût d'acquisition de Centrale Laitière (1 milliard d'euros environ, financé par emprunt).
Enfin, la filiale du Groupe Nexans au Maroc, qui est leader national du secteur du matériel électrique est le dernier pourvoyeur de dividende. Pour l’année 2016, la maison mère n’a pu percevoir que 7,4 millions de DH, soit presque 50% en moins que l’exercice précédent. L’entreprise accuse une baisse de son activité, fortement lié à un secteur des BTP assez décevant ces dernières années.
L’efficacité émiratie
Pour ce qui est des Émirats Arabes Unis et rien qu’avec 2 entreprises cotées à la Bourse de Casablanca, le montant des dividendes perçus dépasse les 3,7 milliards de dirhams. Il faut dire que les capitaux Émiratis sont dans deux très grandes structures, à savoir Maroc Télécom et Taqa Morocco. D’ailleurs, les Emirats Arabes Unis enregistrent une valeur additionnelle de 20,8 milliards de dirhams en patrimoine boursier courant 2016.
D’un côté, la plus grosse capitalisation boursière au Maroc, Maroc Télécom, est détenue à hauteur de 53% par la «Société de Participations dans les télécommunications». Une partie du portefeuille qui, à elle seule, a généré plus de 2,9 milliards de dirhams de dividendes. L’opérateur a distribué 6,36 dirhams pour chaque action après un exercice assez bon qui a profité de la bonne marche des filiales africaines.
Dans le secteur des énergies, Taqa Morocco est l’une des plus grosses entreprises qui y opèrent. Abu Dhabi National Energy Company détient 85,78% du capital de la société marocaine cotée à la BVC. En 2016, l’entreprise a accordé à sa maison mère plus de 748 millions de dirhams, soit presque 250 millions supplémentaires comparativement avec une année plus tôt.
Rappelons que Abdellatif Jouahri, gouverneur de la Banque centrale, avait évoqué la sortie de 44 milliards de dirhams en devises en un peu plus d’un mois à partir du mois d'avril. Lui-même a indiqué qu'une partie de ce montant était constituée des potentiels dividendes qui ont été rapatrier dans leurs pays d’origine. Dans notre article, nous n’avons listé que les dividendes perçus sur les investissements en Bourse.
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