Après 4 mois d’attente, l’OPA sur Med Paper est recevable mais décevante
L’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) a déclaré recevable d’Offre publique d’achat obligatoire (OPA) visant les actions de la société Med paper. Après quatre mois d’attente, les petits porteurs sont déçus par la gestion du dossier et du prix proposé jugé inférieur aux attentes.
L’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) a déclaré ce 15 novembre la recevabilité du projet d’Offre publique d’achat obligatoire (OPA) visant les actions de la société Med paper. Ce dossier, qui est entre les mains des équipes du gendarme de la Bourse depuis le 14 juillet dernier soit depuis 4 mois, a été déposé par les membres de l’action de concert représentée par Mohsine Sefrioui. Pour rappel, le délai légal prévu pour l’examen de la recevabilité du projet d’offre est de 10 jours ouvrables.
Les initiateurs de l’OPA, la famille Sefrioui, n’ont pas été très généreux. Ils offrent aux autres actionnaires de l’entreprise cotée à la bourse de Casablanca 22 DH par action. "C’est un prix inférieur à celui affiché sur les lignes de cotation de la BVC. Med Paper était suspendu alors qu’elle s’échangeait autour de 39 DH", rappelle un analyste financier. L’AMMC demandera, d’ailleurs, à la Bourse de Casablanca de reprendre la cotation de la valeur Med Paper ce jeudi 16 novembre.
Un prix decevant
Ce dernier ajoute que "l’action est suspendue depuis le mois de juillet dernier, et pourtant la famille Sefrioui juge que la valorisation de l’entreprise a chuté en 4 mois de 23%. C’est un peu intrigant". Pour rappel, la société Aliken avait acheté au mois de juillet dernier 31,52% du capital de Med Paper à un prix unitaire de 28,64 DH et propose aujourd’hui 22 DH seulement. En tout cas, le calendrier définitif de l’opération sera fixé ultérieurement, il doit être préalablement validé par la Bourse de Casablanca.
Cette OPA portera sur la totalité des actions non détenues par les membres de l’action concert et toujours en circulation à la bourse de Casablanca. Il s’agit de 1.081.141 actions représentant 41,86% du capital et des droits de vote de Med Paper. Les initiateurs de cette offre publique d’achat devront débourser jusqu’à 23,7 MDH si l’ensemble des actionnaires décide d’apporter ses actions.
"Je ne pense pas que les porteurs souhaitent céder leur participation au prix proposé, il est tout de même inférieur de près de 40% sur son cours en bourse", prévoit notre analyste. Il poursuit en expliquant que "après 4 mois d’attente et des actions suspendues, les petits porteurs se retrouvent piégés avec une action qui ne vaudra plus rien dans pas longtemps".
Il est aussi possible de voir cette affaire sous un autre angle. Selon notre analyse, il est probable que la famille Sefrioui ait décidé ce prix dans le but de laisser la valeur sur les lignes de cotation de la BVC et éviter de quitter la bourse de Casablanca. "Si l’initiateur de l’OPA arrive à acheter un nombre important d’actions, il sera dans l’obligation de lancer une offre publique de retrait", explique notre interlocuteur.
Un retard révoltant pour les petits porteurs
D’ailleurs, c’est Mohsine Sefrioui qui se porte acquéreur de toutes les actions apportées à l’offre. Cela dit, aucun seuil de renonciation n’est envisagé par les initiateurs et ce parce que l’offre publique a un caractère obligatoire. Ils n’envisagent pas non plus de poursuivre leurs achats sur la valeur Med Paper, dans les douze mois suivant l’offre.
Par ailleurs, les petits porteurs se sont indignés par rapport à la gestion de ce dossier. "Alors que le délai légal ne dépasse pas 10 jours ouvrables nous avons attendu quatre mois avant d’avoir ce prix dérisoire", regrette un petit porteur. Rien ne justifiait un tel retard de la part du gendarme de la bourse, selon plusieurs témoignages collectés.
Contactée par LeBoursier, la responsable communication au sein de l’AMMC a accepté d’apporter un éclairage à ces reproches lancés par les actionnaires. «La loi prévoit également que ce délai peut être suspendu par toute demande de justification et d’informations complémentaires et ce conformément aux dispositions de la loi relative aux offres publiques».
En effet, lors de l’instruction des opérations financières, des documents et des informations complémentaires peuvent être demandés, conformément aux dispositions légales et réglementaires. Ces demandes, nécessitent parfois des délais de préparation et d’examen supplémentaires de la part de l’initiateur. Ces diligences supplémentaires sont suspensives des délais de traitement.
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