La Corée du Nord répond à l'ONU par un nouveau tir de missile

"Lancement de missile! Lancement de missile! Un missile semble avoir été tiré depuis la Corée du Nord. Mettez-vous à l'abri dans un bâtiment ou un sous-sol": le réveil a été brutal vendredi 15 septembre pour les habitants de la partie nord du Japon, encore une fois à cause de la Corée du Nord.

La Corée du Nord répond à l'ONU par un nouveau tir de missile

Le 15 septembre 2017 à 2h23

Modifié le 15 septembre 2017 à 2h23

"Lancement de missile! Lancement de missile! Un missile semble avoir été tiré depuis la Corée du Nord. Mettez-vous à l'abri dans un bâtiment ou un sous-sol": le réveil a été brutal vendredi 15 septembre pour les habitants de la partie nord du Japon, encore une fois à cause de la Corée du Nord.

Sirènes et alertes téléphoniques d'urgence ont retenti peu après 07h00 locales (jeudi 22h00 GMT). Pour la deuxième fois en moins d'un mois, Pyongyang a effrayé le Japon avec un nouveau missile qui est passé au-dessus de l'île septentrionale de Hokkaido.

Les tirs ont beau se répéter, les habitants de cette vaste étendue verdoyante du nord du Japon ne s'y font pas, la crainte est la même.

"Je ne peux pas dire que nous sommes habitués. Pensez, le missile a volé juste au-dessus de notre ville. Ce n'est pas très rassurant", a témoigné pour l'AFP Yoshihiro Saito, qui travaille dans la petite ville de pêcheurs d'Erimo, sur Hokkaido.

"C'est assez effrayant. J'ai entendu dire que le missile était allé s'abîmer à 2.000 kilomètres des côtes, dans le Pacifique", a-t-il poursuivi, alors que 16 de ses collègues pêcheurs travaillaient sous la trajectoire de vol du missile.

Les citoyens du Japon sont certes rodés à devoir se ruer dans un refuge d'urgence, dans un pays à la merci des séismes et tsunamis, mais dans le cas d'un missile, beaucoup ne savent comment réagir. C'est que le temps est extrêmement compté et qu'ils ne savent guère comment se protéger.

'Nous sommes démunis' 

"Cela fait vraiment peur. Le gouvernement nous dit de fuir vers des bâtiments stables, mais nous ne pouvons pas le faire rapidement. Nos collègues au large n'ont aucun moyen de se mettre à l'abri", a souligné Yoichi Takahashi, 57 ans, un responsable des pêches à Kushiro sur l'île de Hokkaido.

"Cela nous est arrivé deux fois ces derniers temps... Nous allons avoir des jours agités à partir de maintenant", a-t-il déploré auprès de l'AFP.

Isamu Oya, 67 ans, propriétaire d'un restaurant de sushi à Erimo, est dans la même situation de détresse: "Le gouvernement nous dit de nous abriter dans un bâtiment stable ou souterrain, mais il n'y en a pas un ici. Nous n'avons d'autre choix que de ne rien faire. Effrayant, oui, mais nous sommes démunis".

Les émissions de télévision et programmes de radio du petit-déjeuner ont été pour le moins perturbés, eux qui diffusent habituellement des divertissements et informations distillées de façon moins terrifiante.

Tous les écrans ont affiché le message d'avertissement lorsque le missile balistique à portée intermédiaire a survolé une partie du territoire nippon.

 'Fuyez' 

"Fuyez dans un bâtiment ou un sous-sol". Les opérateurs de télécommunications mobiles ont aussi relayé les alertes publiques par un système de messages d'urgence géolocalisés envoyés à leurs usagers des régions concernées, à l'instar du dispositif de sirènes J-Alert.

Les services de train entre Hokkaido et l'île principale du Japon, Honshu, ont été temporairement suspendus après le tir, et d'autres lignes momentanément arrêtées.

Le trafic aérien dans la région semblait en revanche ne pas être perturbé. Selon Shinya Matsuura, un responsable de l'aéroport d'Obihiro, situé sous la trajectoire de l'engin nord-coréen, les passagers étaient calmes. "Nous sommes simplement soulagés, cela ne nous a pas affectés", a-t-il dit à l'AFP.

Le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, a répété que son pays ne pourrait "jamais tolérer une telle action provocatrice dangereuse qui menace la paix mondiale".

Et d'ajouter: "Si la Corée du Nord poursuit dans cette voie, elle n'a pas d'avenir radieux. Nous devons faire en sorte que le régime nord-coréen comprenne cela".

Le gouvernement japonais a affirmé, comme à chaque fois, que sa priorité était d'assurer la sécurité de ses citoyens. Aucune chute d'objet suspect, aucun dégât ni dommage touchant des bateaux ou avions n'a été rapporté.

 Un vol de 3.700 kms 

 

La Corée du Nord a répondu aux sanctions votées par le conseil de sécurité de l'ONU par un nouveau tir de missile dans le Pacifique vendredi, au dessus du Japon, tir aussitôt dénoncé par Tokyo "dans les termes les plus forts".

"Le Japon ne tolérera jamais ces provocations à répétition et nous avons protesté vigoureusement auprès de la Corée du Nord", a averti le porte-parole du gouvernement nippon, Yoshihide Suga, s'exprimant quelques minutes après le survol de l'archipel par ce missile encore non identifié.

L'engin a survolé l'île septentrionale japonaise de Hokkaido à 07h06 minutes locales (jeudi 22h06 GMT), a annoncé le gouvernement nippon, précisant l'annonce de ce tir faite quelques minutes plus tôt par l'agence de presse sud-coréenne Yonhap. Il serait tombé dans le Pacifique à environ 2.000 km à l'est d'Hokkaido, selon le ministère japonais de la Défense.

C'est la deuxième fois en moins d'un mois qu'un missile nord-coréen survole l'archipel. Le précédent engin passé au-dessus du nord du Japon, un missile intercontinental, avait été tiré le 29 août.

Entre-temps, la Corée du Nord a aussi signé le sixième essai nucléaire de son histoire, le 3 septembre.

Mercredi, le site spécialisé 38 North de l'Université Johns Hopkins de Washington a d'ailleurs révisé à la hausse sa précédente estimation de la puissance de cet engin, une bombe H suffisamment petite pour être montée sur un missile selon les dires de Pyongyang. D'après les experts de 38 North, l'énergie dégagée était d'"environ 250 kilotonnes", soit 16 fois la puissance de la bombe qui a rasé Hiroshima en 1945.

D'après le ministère sud-coréen de la Défense, ce nouveau missile tiré vendredi depuis un site proche de l'aéroport de Pyongyang, aurait parcouru une distance d'environ 3.700 km et atteint une altitude maximale de 770 km. Soit plus loin et plus haut que le missile Hwasong-12 tiré fin août au dessus du Japon.

 Sanctions 'maléfiques' 

Ce tir est donc la réponse du régime de Pyongyang au huitième train de sanctions voté à l'unanimité par le conseil de sécurité des Nations unies lundi à New-York, après le dernier essai nucléaire nord-coréen.

Mais la surprise est loin d'être totale, Pyongyang ayant promis dès mercredi d'accélérer ses programmes militaires interdits, en réponse aux sanctions "maléfiques" imposées par le Conseil de sécurité de l'ONU.

Ces nouvelles sanctions internationales prévoient notamment un embargo sur les exportations de gaz vers la Corée du Nord, une limitation des exportations de pétrole et de produits raffinés, ainsi que l'interdiction d'achat de textile provenant de ce pays. Cela ne serait, a prévenu le président américain Donald Trump, que le prélude à des mesures plus fortes.

L'Union européenne a également renforcé jeudi son arsenal de sanctions contre la Corée du Nord, en adoptant des mesures décrétées début août par les Nations unies en réponse au tir réussi d'un missile balistique intercontinental (ICBM) nord-coréen capable d'atteindre le continent nord-américain.

L'UE a pour habitude de s'aligner systématiquement sur les sanctions décidées à l'ONU et elle a d'ores et déjà promis d'adopter également les nouvelles mesures punitives onusiennes --dont une limitation des livraisons de pétrole-- décrétées lundi contre le régime dirigé par Kim Jong-Un après son puissant essai nucléaire de début septembre.

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