Le vote noir, crucial pour Clinton en Caroline du Nord et les Etats-clés

Le 10 octobre 2016 à 13h14

Modifié 10 octobre 2016 à 13h14

A l'abri sous une tente, Santi Jones offre des tacos au porc grillé aux personnes pique-niquant avant un match de football américain en Caroline du Nord. Cet homme d'affaires noir s'inquiète de la capacité de Hillary Clinton à attirer le vote noir, crucial pour qu'elle remporte la Maison blanche.

Car l'ancienne secrétaire d'Etat a besoin d'une forte participation des minorités si elle veut assurer sa victoire à l'élection présidentielle du 8 novembre, face au républicain Donald Trump.

Mais peut-elle les convaincre d'aller le jour J dans les bureaux de vote où cela fera vraiment la différence, à savoir dans les Etats disputés comme la Caroline du Nord, la Pennsylvanie ou encore la Floride?

"Elle le peut", affirme Santi Jones. "Mais il faut qu'elle se donne un peu plus".

Les tensions raciales ont été attisées aux Etats-Unis par des affaires de violences policières contre des Noirs depuis l'été 2014.

Et Donald Trump est accusé d'alimenter la discorde dans sa campagne électorale ou en refusant pendant des années de reconnaître que le président Barack Obama est bien né aux États-Unis. Il a reçu le soutien des suprématistes blancs.

Interrogé lors du premier débat contre Mme Clinton sur la façon d'éliminer les disparités raciales, il avait répondu: "On a besoin de maintien de l'ordre dans notre pays. (...) On doit protéger nos centre-villes parce que les communautés noires sont décimées par le crime".

Profiter de l'effet Obama

La Caroline du Nord est considérée comme la première étape des efforts de Hillary Clinton pour transformer à son profit le soutien record des Noirs en faveur du premier président noir des Etats-Unis. Barack Obama l'avait emporté de justesse dans cet Etat en 2008 et avait perdu quatre ans plus tard. La campagne Clinton y tourne désormais à plein régime.

Environ neuf Noirs sur dix soutiennent l'ancienne Première dame, d'après les sondages. Pourtant ils sont nombreux à ne pas être vraiment emballés par elle. Signe du défi auquel elle est confrontée, même Santi Jones n'est pas sûr d'aller aux urnes.

A une permanence électorale pour la démocrate dans un centre commercial de Charlotte, des bénévoles comme Arnetta Strickland appellent démocrates et indécis au rassemblement.

Rien de ce que pourrait faire ou dire le magnat de l'immobilier ne parviendrait à les faire changer d'avis. "La majorité des Noirs est démocrate", relève-t-elle. "Peu importe ce qu'il dit, ils ne vont pas voter pour lui. Nous sommes habitués à faire corps ensemble".

Et pourtant, celle qui était déjà bénévole pour la campagne Obama se montre sceptique sur la capacité de Clinton à mobiliser cet électorat comme l'avait fait le président sortant.

Le mois dernier, M. Obama a adressé un avertissement sans détours à la communauté noire.

"Après une participation historique en 2008 et 2012, en particulier au sein de la communauté noire, je considèrerais comme une insulte personnelle, comme une insulte à mon legs, si cette communauté baissait sa garde et ne parvenait pas à se mobiliser pour cette élection", avait-il déclaré lors d'un dîner réunissant les élus noirs du Congrès, ajoutant que chaque suffrage comptait.

La rancoeur persiste

Clinton pourrait profiter du scandale provoqué par une vidéo de 2005 diffusée vendredi dans laquelle son rival tient des propos tellement machistes et vulgaires que ses soutiens républicains ont fondu.

Dans un salon de coiffure pour hommes de Charlotte, le barbier Brendan Watson et ses collègues avaient inscrit quelque 2.000 personnes sur les listes électorales en 2008 et 2012.

"Je pense que nous allons faire pareil", dit-il. "Je sens une prise de conscience de l'urgence dans la communauté qui fait qu'elle sera présente", reconnaissant que son État sera "difficile" à remporter.

La démocrate a du mal à attirer les suffrages noirs en partie à cause d'une réforme criminelle controversée de la présidence de son mari Bill, explique Geneva Reed-Veal, du mouvement Mothers of the Mouvement qui rassemble des parents de Noirs tués par la police ou morts en détention.

En 1996, Hillary avait expliqué que cette législation visait les "super-prédateurs", ce que beaucoup avaient considéré comme désignant les jeunes hommes noirs. Malgré ses excuses, la rancoeur persiste.

Trump ne fait pas mieux. A la convention républicaine en juillet, il y avait la plus faible proportion de délégués noirs en un siècle.

Ada Fischer, médecin à la retraite de 68 ans, est sûre qu'environ 10% des Noirs seront néanmoins conquis par la vision économique du milliardaire.

Selon elle, les Noirs seraient "fous" de voter Clinton. "Je dis aux Noirs Dites-moi, qu'est-ce qu'Obama a fait pour nous à part être noir?"

(Avec AFP)

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