Le Portugais Guterres assuré de devenir le nouveau chef de l'ONU

Réputé pour être un homme d'action, l'ancien Premier ministre portugais Antonio Guterres, assuré d'être le prochain secrétaire général de l'ONU, est un socialiste modéré, catholique et pro-européen, qui a gagné ses galons en tant que Haut commissaire de l'ONU aux réfugiés (HCR).

Le Portugais Guterres assuré de devenir le nouveau chef de l'ONU

Le 6 octobre 2016 à 10h10

Modifié le 6 octobre 2016 à 10h10

Réputé pour être un homme d'action, l'ancien Premier ministre portugais Antonio Guterres, assuré d'être le prochain secrétaire général de l'ONU, est un socialiste modéré, catholique et pro-européen, qui a gagné ses galons en tant que Haut commissaire de l'ONU aux réfugiés (HCR).

L'ex-Premier ministre portugais Antonio Guterres est assuré de succéder à Ban Ki-moon comme secrétaire général de l'ONU, après un vote informel du Conseil de sécurité mercredi 5 octobre et pourrait être élu dès jeudi.

L'ambassadeur russe Vitali Tchourkine, qui dirige le Conseil de sécurité en ce mois d'octobre, a déclaré à des reporters à l'issue du vote que M. Guterres était "clairement le favori".

Le diplomate russe a annoncé un vote formel du Conseil jeudi pour confirmer le choix du candidat, ajoutant qu'il s'attendait à ce que la sélection se fasse "par acclamations". "Nous souhaitons tout le bien à M. Guterres en s'acquittant de ses devoirs de secrétaire général des Nations-Unies durant ces cinq prochaines années", a ajouté M. Tchourkine.

Durant le vote de mercredi, les cinq membres permanents du Conseil, Royaume-Uni, Etats-Unis, Russie, Chine et France, qui disposent d'un droit de veto, ont voté avec des bulletins de couleur différente des dix autres membres. Dans les scrutins précédents, tous les membres, permanents et non permanents du Conseil disposaient des mêmes bulletins.

Il a donc été possible de voir pour la première fois mercredi si l'un des cinq membres permanents envisageait de bloquer la candidature de M. Guterres.

Le Portugais avait terminé en tête des cinq scrutins préliminaires déjà effectués. Aux deux tours précédents, 12 des 15 pays membres l'avaient "encouragé", deux l'avaient "découragé", émettant donc un vote défavorable et un dernier était "sans opinion".

Le vote de mercredi a permis de voir que quatre des grandes puissances avaient émis un vote favorable et l'une d'entre elles a remis un vote "sans opinion". Mais aucun des cinq membres permanents n'a bloqué M. Guterres.

Dix candidats étaient en lice pour succéder au sud-coréen Ban Ki-moon, qui a effectué deux mandats de cinq ans.

Après approbation par le Conseil de sécurité, le candidat retenu doit également recueillir ensuite le vote favorable de l'Assemblée générale de l'ONU, avant de prendre ses fonctions le 1er janvier prochain.

Un homme d'action

Mis à l'épreuve par la plus grave crise de réfugiés qu'a connue le monde, en raison de la guerre civile en Syrie, cet homme de 67 ans n'a cessé de lancer des cris d'alarme à la communauté internationale pour plus de solidarité envers les millions de migrants et demandeurs d'asile.

Le bilan de ses deux mandats à la tête du HCR (2005-2015) est également marqué par une réforme de son organisation interne, qui a permis de réduire d'un tiers le personnel basé à Genève, afin d'augmenter sa capacité d'intervention d'urgence à l'international.

Ingénieur de formation, né à Lisbonne le 30 avril 1949, Antonio Guterres entame son parcours politique au sein des mouvements catholiques, avant d'entrer au Parti socialiste portugais (PS), pour lequel il milite au lendemain de la Révolution des œillets de 1974, qui a mis fin à près de 50 ans de dictature.

 

"Marteau-piqueur parlant"

Elu député de la première législature en 1976, Antonio Guterres a longtemps siégé au Parlement, gagnant dans les joutes oratoires une réputation de tribun au verbe facile qui lui a valu le sobriquet de "marteau-piqueur parlant".

En 1992, il devient secrétaire général du PS, alors dans l'opposition. Sous la direction de cet homme d'appareil à l'allure simple et affable, les socialistes remportent les législatives d'octobre 1995, une victoire qui le propulse au poste de Premier ministre.

Le Portugal connaît alors une période d'expansion accélérée et de quasi-plein emploi, qui permet à M. Guterres de créer le "revenu minimum garanti", une de ses mesures phares et de faire passer dans l'opinion l'image d'un homme politique responsable et ouvert au dialogue.

Cet Européen convaincu se fixe pour objectif prioritaire l'entrée dans l'euro, pari qu'il remporte avec succès.

Reconduit après les législatives de 1999, Antonio Guterres restera dans l'histoire comme le premier chef d'un gouvernement minoritaire à mener son mandat à terme depuis l'avènement de la démocratie au Portugal.

Ses détracteurs, notamment au sein du PS, lui reprochent cependant d'avoir contribué à la victoire du "non" lors du référendum de 1998 sur la dépénalisation de l'avortement, car ce fervent catholique n'a jamais caché ses réticences à l'égard de l'interruption volontaire de grossesse.

Habileté diplomatique

Lorsque le Timor oriental, ancienne colonie portugaise, est ravagé par les massacres de milices pro-indonésiennes en 1999, après la victoire des partisans de l'autodétermination au référendum, M. Guterres met en œuvre toute son habileté diplomatique pour parvenir à convaincre la communauté internationale de la nécessité d'une intervention des Nations-Unies.

Au premier semestre 2000, sa présidence tournante de l'Union européenne est considérée comme une réussite, grâce à l'organisation du premier sommet UE-Afrique et à l'adoption de l'Agenda de Lisbonne pour la croissance et l'emploi.

Pourtant, au Portugal, sa popularité faiblit. La conjoncture économique se détériore et M. Guterres apparaît incapable de donner un nouveau souffle à son second mandat.

Fin 2001, les socialistes perdent les élections municipales et leur secrétaire général démissionne du poste de Premier ministre sur le champ, à mi-parcours de son mandat.

Président de l'Internationale socialiste déjà depuis 1999, il abandonne alors la vie politique portugaise pour se consacrer à sa carrière diplomatique à l'étranger.

Depuis, son nom revient tout de même parmi les candidats potentiels à chaque élection présidentielle au Portugal, mais il a toujours refusé d'endosser ce rôle d'arbitre: "J'aime l'action, le terrain, les choses qui m'obligent à intervenir en permanence".

(Avec AFP)

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