Espagne: tentative de coup de force au PS

Le parti socialiste espagnol vivait mercredi 28 septembre une violente crise, une partie de sa direction tentant de forcer la sortie de son chef Pedro Sanchez, qui s'y refusait.

Espagne: tentative de coup de force au PS

Le 29 septembre 2016 à 9h43

Modifié le 29 septembre 2016 à 9h43

Le parti socialiste espagnol vivait mercredi 28 septembre une violente crise, une partie de sa direction tentant de forcer la sortie de son chef Pedro Sanchez, qui s'y refusait.

La crise est étroitement liée à la paralysie politique de l'Espagne, sans nouveau gouvernement depuis plus de neuf mois.

Dix-sept membres sur 35 de la direction du Parti socialiste espagnol ont présenté leur démission, a déclaré à l'AFP un porte-parole du parti. Deux autres membres étaient déjà démissionnaires.

Or, selon les statuts du parti, si la moitié des membres plus un de cet exécutif démissionnent, tout l'organe tombe.

Les opposants estiment que cela provoque aussi la démission forcée de M. Sanchez. Mais Pedro Sanchez ne partageait pas cet avis mercredi soir.

"Le chef du Parti socialiste est le secrétaire général et le secrétaire général du parti est Pedro Sanchez", a déclaré à la presse Cesar Luena, le n°2 du parti, proche de M. Sanchez, qui a ainsi annoncé qu'il restait aux commandes.

Il a precisé que la décision appartenait "aux militants", qui seraient convoqués pour prendre part à un congrès extraordinaire et décider de l'identité de leur chef.

"Les manoeuvres et les coups n'ont pas leur place (...) on ne peut pas tenter d'éviter que les militants parlent ou votent", a dit M. Luena.

Pedro Sanchez restait de son côté silencieux.

La guerre était ouverte au sein du PSOE depuis plusieurs jours, notamment en lien avec les défaites électorales historiques du parti depuis que M. Sanchez est aux commandes.

Mais la division est aussi liée à la paralysie politique en Espagne, sans gouvernement depuis décembre 2015, car la droite, en tête avec une très courte avance (137 députés sur 350), n'arrive pas à trouver assez d'appuis pour former un nouveau cabinet.

Le Parti socialiste est le seul qui puisse débloquer la situation: si ses 85 élus ne votent pas contre M. Rajoy et s'abstiennent, la droite, soutenue par les centristes, peut gouverner.

L'exemple Corbyn

Objets de toutes les pressions, ses élus se déchirent sur la marche à suivre.

Une partie des dirigeants socialistes veulent une abstention qui permette à M. Rajoy de gouverner. Mais Pedro Sanchez est décidé coûte que coûte à tenter de former un gouvernement de gauche, qui aurait alors besoin du soutien des indépendantistes basques et catalans.

Un de ses prédécesseurs les plus influents, le socialiste Felipe Gonzalez, qui a dirigé l'Espagne entre 1982 et 1996, a accusé mercredi matin Pedro Sanchez de l'avoir "trompé" sur sa stratégie politique.

En juin "il m'a expliqué qu'il se rangeait dans l'opposition et ne tenterait de faire aucun gouvernement alternatif", a déclaré à la radio Cadena Ser l'ancien président socialiste. "Je me sens frustré... comme si on m'avait trompé", a dit M. Gonzalez.

La crise intervient alors que les partis ont seulement quelques semaines, jusqu'au 31 octobre, pour se mettre d'accord et investir un nouveau gouvernement.

Au-delà de ce délai, le roi devra dissoudre le Parlement et convoquer des législatives pour la troisième fois en moins d'un an.

Si M. Rajoy tentait encore d'obtenir la confiance des députés avant cette date, les socialistes pourraient voter en ordre dispersé, certains soutenant son investiture, d'autres non.

"Il semble que nous sommes un peu plus proches d'un gouvernement du Parti populaire", a réagi une des dirigeantes de Podemos, Irene Montero.

A 44 ans, Pedro Sanchez est le premier secrétaire général du parti élu par les militants et il pense disposer encore de leur soutien, contre les "barons" du parti.

Dans un entretien accordé mercredi matin au quotidien en ligne diario.es, il a assuré qu'il se représenterait aux primaires du parti, ce qui pourrait déboucher sur un scénario semblable à celui du "Labour" britannique où Jeremy Corbyn, après avoir été démis, a été élu par les militants.

(Avec AFP)

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