Début du pèlerinage à La Mecque, un an après une tragédie

(AFP).- Près de 1,5 million de fidèles venus du monde entier ont entamé samedi le pèlerinage à La Mecque, point culminant du calendrier musulman, marqué l'an dernier par une bousculade meurtrière et cette année par une crise ouverte entre Ryad et Téhéran.

Début du pèlerinage à La Mecque, un an après une tragédie

Le 10 septembre 2016 à 13h58

Modifié le 10 septembre 2016 à 13h58

(AFP).- Près de 1,5 million de fidèles venus du monde entier ont entamé samedi le pèlerinage à La Mecque, point culminant du calendrier musulman, marqué l'an dernier par une bousculade meurtrière et cette année par une crise ouverte entre Ryad et Téhéran.

Le grand pèlerinage à La Mecque (hajj) est l'un des cinq piliers de l'islam, que tout fidèle est censé accomplir au moins une fois dans sa vie, s'il en a les moyens.

"J’ai réussi à réunir l’argent nécessaire au voyage" et "c'est magnifique d'être ici", a affirmé Mohammed Hassan, un pèlerin de 28 ans, venu d'Egypte.

La Marocaine Zayna Dahkoun a manifesté encore plus de ferveur: "Je ressens de la joie et de la gratitude envers Dieu. La sécurité est entre les mains de Dieu. Moi, je ne pense qu'à une chose, accomplir mon devoir religieux".

Samedi, les pèlerins se sont rendus, par des températures excédant 40 degrés Celsius, dans la vallée de Mina, à quelques kilomètres à l'est de La Mecque, avant d'entamer l'ascension du mont Arafat, premières étapes de cinq jours de rituel.

Gérer les flux ininterrompus de pèlerins, organiser leur accueil, leur transport et garantir leur sécurité, cela représente une énorme opération logistique, dont la gestion par l'Arabie saoudite est cette année scrutée de près.

Ryad avait en effet fait l'objet de vives critiques après la bousculade la plus meurtrière de l'histoire du hajj, le 24 septembre 2015, survenue lors du rituel de lapidation de Satan.

Au moins 2.297 fidèles avaient péri dans ce drame, selon des données compilées à partir de bilans fournis par des gouvernements étrangers.

L'Arabie saoudite avait elle avancé le chiffre de 769 morts et les résultats d'une enquête lancée par les autorités n'étaient toujours pas communiqués près d'un an plus tard.

Pour éviter qu'une telle tragédie ne se reproduise, Ryad assure avoir pris de nouvelles mesures, notamment la création d'un bracelet électronique stockant les données personnelles de chaque pèlerin. Aucun chiffre n'a cependant été donné sur la proportion de fidèles équipés de ce bracelet.

Le porte-parole du ministère saoudien de l'Intérieur, le général Mansour al-Turki, a souligné les "grands efforts déployés par le royaume, non seulement pour la sécurité des pèlerins, mais aussi pour la facilitation" des rites.

"J'ai de la chance d'être ici et d'accomplir mon hajj dans de très bonnes conditions, tout est bien organisé", a assuré Nasser Benfitah, un pèlerin marocain de 54 ans.

 Les Iraniens privés de hajj

"Nous sommes prêts à tout ce qui pourrait arriver", a affirmé pour sa part, sourire aux lèvres, Hawa Chemsia, une Nigériane de 27 ans. La bousculade de 2015, "j'en ai entendu parler, mais ça ne m'a pas empêchée de venir".

Des dizaines de milliers d'Iraniens seront eux privés de pèlerinage cette année, pour la première fois depuis près de trois décennies.

Sur les quelque 60.000 qui s'étaient rendus en 2015 à La Mecque, plus de 460 avaient péri dans la bousculade, provoquant la colère de Téhéran, dont les relations étaient déjà tendues avec Ryad, notamment au sujet des conflits en Syrie et au Yémen.

Après ce drame et en dépit de négociations, les deux puissances régionales rivales n'étaient pas parvenues à trouver un accord pour l'envoi des Iraniens au pèlerinage, échangeant cette semaine des invectives qui ont atteint un niveau inédit.

Le guide suprême de l'Iran chiite, Ali Khamenei, a estimé que la famille royale saoudienne "ne mérite pas de gérer les lieux saints" de l'islam, alors que le grand mufti de l'Arabie sunnite, Abdel Aziz ben al-Cheikh, a lancé que les Iraniens n'étaient "pas des musulmans".

Samedi, un journal saoudien, Okaz, a annoncé que, pour la première fois depuis 35 ans, ce mufti ne prononcerait pas de sermon dimanche depuis une mosquée sur le Mont Arafat "pour des raisons de santé".

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