Avec ses 928.000 migrants rien qu’en France, le Maroc fait partie des 5 pays non-européens à bénéficier des transferts d'argent en provenance d’Europe. Il est en effet classé 3e avec 5,7 milliards d’euros en versements provenant du Vieux continent, derrière le Niger (6,8 milliards d'euros), la Chine (5,8 milliards d'euros) et devant l’Inde (5,2 milliards d'euros). Il faut savoir que les 5 pays en question représentent à eux seuls plus de 35% des flux européens à destination des pays en développement, et que le Maroc, l’Algérie et la Tunisie représentent 49% des flux français.

Plus de 150 millions bénéficiaires à travers le monde

Le transfert d'argent des ressortissants en Europe représente environ 100 milliards d’euros (soit ¼ des envois de fonds à l’échelle mondiale) et permet d'en faire bénéficier plus de 150 millions de personnes à travers le monde. Les pays occupant les 6 premières places sont la Russie, le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France, l’Italie et l’Espagne. Ils représentent environ 80% des envois, avec plus de 81 milliards d’euros. Si la somme peut paraitre énorme, elle ne représente en moyenne que 0.7% du PIB de chaque pays.

La majorité des fonds reçus est utilisée pour des biens essentiels, à savoir la nourriture, le logement ou encore l’éducation. Toujours selon le rapport «Travailleurs migrants et envois de fonds : flux et marchés européens», publié le 15 juin dernier, il serait possible d’utiliser jusqu’à 20% des fonds en épargne, ce qui constitue une aide inestimable pour un grand nombre de pays, spécialement les États fragiles, tels que la Syrie ou le Mali, qui pourraient utiliser les fonds pour se stabiliser et se reconstruire.

Des frais de transfert trop élevés

Kanayo F. Nwanze, le président du Fida a déclaré à propos des conclusions du rapport : « Nous devons faire en sorte que cet argent durement gagné puisse être transféré à moindres frais, mais surtout qu’il permette aux familles de se construire un avenir meilleur […] ». Il est vrai qu’avec des frais de transfert d’argent plus compétitifs, les familles bénéficiaires pourraient tirer un très grand avantage des fonds provenant d’Europe. Toujours est-il que la France, principale source de fonds à destination du Maroc, propose des frais de transferts parmi les plus élevés d’Europe, avec une moyenne qui s’élève à 10,7%.