Standard & Poor’s: Le Maroc est au début d’un bon cycle de croissance

Trois analystes de Standard & Poor’s répondent aux questions de Médias 24 et ce, après un nouveau rapport consacré à la région Mena.

Standard & Poor’s: Le Maroc est au début d’un bon cycle de croissance

Le 27 février 2015 à 17h46

Modifié 11 avril 2021 à 2h36

Trois analystes de Standard & Poor’s répondent aux questions de Médias 24 et ce, après un nouveau rapport consacré à la région Mena.

Interrogés pour savoir «si le pays se trouve au début d’une bonne tendance», Patrick Raleigh, Stéphanie Méry et Clément Bonnin de S&P nous répondent  «oui». Le Fonds Monétaire International  prévoit également plus de 5% de croissance annuelle pour le Maroc entre 2016 et 2019.

Après le FMI lundi dernier, le rapport publié par S&P sur «Les tendances des notations de la dette souveraine dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord»  mardi 24 février, conforte également quelques bonnes nouvelles tout en appelant «à poursuivre fermement les réformes pour consolider les acquis de la stabilité macroéconomique».

Dans son bulletin daté du 23 février 2015, le FMI avait intitulé sa note de bilan pays «L’économie marocaine est en bonne voie», soulignant une «économie [qui] gagne en vigueur», «une réduction sensible des vulnérabilités extérieures et budgétaires», tout en insistant sur la nécessité «d’améliorer le climat des affaires, les infrastructures, l’éducation et l’accès au crédit pour créer des emplois et combattre la pauvreté».

En juillet 2014, le FMI a approuvé une nouvelle ligne de précaution et de liquidité (LPL) de 5 milliards de dollars. Selon le responsable Maroc au FMI Jean-François Dauphin, cet outil «a pour vocation de répondre aux besoins de liquidités potentiels des pays-membres comme le Maroc, qui ont une situation économique foncièrement solide et de bons antécédents, mais qui restent exposés à des facteurs de vulnérabilité et de risque».

 Le rapport de S&P publié mardi 24 février analyse les tendances dans 12 pays de la région MENA dont six pays exportateurs de pétrole et six autres pays importateurs de pétrole  dont le Maroc, l’Egypte, la Jordanie et le Liban.

Des quatre, seul le Maroc est classé dans la catégorie investissement pour sa dette, les trois autres l’étant dans la catégorie spéculative oujunk.

En novembre dernier, la dette souveraine marocaine a été notée BBB- stable (catégorie investissement) pour le long terme et A-3 pour le court terme. Une nouvelle notation doit intervenir en avril prochain. En mai 2014, S&P avait réévalué la notation du Maroc de négative à stable.

“La bonne tendance est réelle“

Selon l’analyste en charge de la dette souveraine marocaine Patrick Raleigh, «le début de la bonne tendance du Maroc est réel et nous l’avions dit en novembre dernier. Nous prévoyons une accélération de la croissance du PIB, surtout après des années décevantes».

Raleigh rappelle «la conjoncture internationale décevante avec la crise de la zone euro et un pétrole qui a pendant longtemps été vendu à plus de 100 dollars le baril».

«La conjoncture nationale avec l’important déficit budgétaire en 2012, les perturbations politiques et sociales dans la région et la sécheresse de 2012 a également joué de malchance,» analyse Patrick Raleigh.

Une meilleure diversification industrielle et géographique

«Cependant, pour l’avenir souligne l’analyste de S&P, on s’attend à une reprise dans la zone euro et nous voyons des signes très encourageants dans le développement des secteurs marocains de l’automobile, du textile-confection, de l’agriculture avec le Plan Vert et de l’électronique, ainsi que ceux des secteurs associés, les fournisseurs».

 Raleigh note la diversification sectorielle et géographique. «Aller vers l’Afrique est positif car les taux de croissance y sont importants, même si les économies y restent fragiles», souligne-t-il.

Pour Stéphanie Méry  analyste responsable des banques commerciales marocaines qui «partage l’analyse de M. Raleigh», «le développement international des banques marocaines constitue un bon relais de croissance même s’il comporte des risques».

Clément Bonnin insiste pour sa part sur «l’intérêt plus grand porté par Bank Al-Maghrib au financement des PME et des PMI. La participation des banques commerciales dans le développement de ce secteur fera l’objet d’une attention particulière,» remarque-t-il.

Selon Patrick Raleigh, l’appréciation positive de l’économie marocaine « dérive de l’observation de  de cinq piliers»: Institutionnel et économique, les comptes extérieurs, le  budget et la politique monétaire.

Stabilité

Sur l’institutionnel,  P. Raleigh souligne« a stabilité sociale notable, les réformes en cours avec la baisse des subventions et la préparation de la loi organique budgétaire». «Nous jugeons l’intérêt pour la réforme des régimes de retraite réel sachant que c’est une réforme difficile  et sensible comme partout ailleurs».

Sur la réforme de la caisse de compensation, le rapport note que «le gouvernement a montré sa détermination à travers des coupes substantielles des subventions, d’autres étant attendues en 2015».

Sur l’économie,   Patrick Raleigh note «le revenu par habitant qui reste bas, c’est une des faiblesses de la note souveraine,  indique-t-il rappelant quand même que la notation du Maroc est située en catégorie investissement». Raleigh, enfin, ne doute pas d’ une accélération du taux de croissance économique sur les deux à trois prochaines années comme l’indique aussi le FMI».

Ce pilier est le seul parmi les cinq qui soit apprécié «faible» par S&P là où les autres sont considérés neutral , «neutres» ou stables.

Sur les comptes extérieurs, l’analyste de la dette souveraine note «un déficit des comptes courants qui se réduit, sachant que les produits énergétiques grevaient autour de 20% de la facture des importations du Maroc quand le baril était à 100 dollars le baril. Avec un baril à 50-60 dollars, ce sera mieux».

Le rapport de S&P note que «les pays importateurs nets de pétrole de la région MENA devraient bénéficier des bas prix du pétrole grâce à l’amélioration de leur compétitivité».

 En matière de budget, la loi organique sera très utile pour la gestion des comptes nationaux. Celle-ci oblige le gouvernement à plus de prévention et de supervision des recettes et des dépenses.

Côté monétaire enfin, S&P salue  l’inflation basse et les prix stables». Patrick Raleigh insiste sur «les bienfaits de régimes des changes plus flexibles. Il est toujours bon de garder une option pour réaliser une dévaluation si nécessaire», souligne-t-il.

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