Agriculture. Des réussites et des recommandations pour l’économie rurale

Un rapport élogieux du think tank Brookings Institution, publiée en février, propose des solutions pour que le développement en marche de l’agriculture marocaine profite à tous les exploitants.  

Agriculture. Des réussites et des recommandations pour l’économie rurale

Le 27 février 2015 à 16h40

Modifié 11 avril 2021 à 2h36

Un rapport élogieux du think tank Brookings Institution, publiée en février, propose des solutions pour que le développement en marche de l’agriculture marocaine profite à tous les exploitants.  

Le Think tank américain « Brookings institution » spécialisé dans la recherche et la formation en matière de sciences sociales vient de livrer une étude intéressante intitulée « Agriculture et développement rural pour une croissance inclusive et une sécurité alimentaire au Maroc ».

Qualifié d’exemple de «réussite agricole dans le monde arabe», le Royaume doit développer de nouvelles institutions économiques inclusives représentant les petits agriculteurs afin que tous partagent les fruits de la croissance économique liée au secteur agricole.

Ce diagnostic positif n’omet pas de pointer du doigt le manque de filets de sécurité sociale pour ces petits exploitants qui ne profitent pas tous des bienfaits du plan Maroc vert (PMV).

Le Maroc, conscient du fait que son secteur agricole est crucial pour réduire la pauvreté a adopté le PMV qui a pour vocation d’accroître la production agricole et de réduire l'inégalité rurale-urbaine.

Le PMV est une ambitieuse stratégie de développement rural basée sur deux piliers dont le 1er premier concerne les grandes exploitations modernes, et le 2e sur les petites exploitations familiales.

Il apparaît cependant dans les faits que ces dernières ne sont pas aussi privilégiées qu’il y paraît en théorie.  

Il reste beaucoup à faire pour améliorer leurs conditions de vie, réduire les écarts de revenus entre régions et le taux de migration rurale-urbaine dans le but ultime d’augmenter la sécurité alimentaire.

Le rapport rappelle que 70% de l’ensemble des exploitations marocaines sont constituées de parcelles agricoles à vocation familiale de moins de 5 hectares. La superficie moyenne des exploitations gérées par des familles de petits agriculteurs atteint péniblement les 2 hectares.

En termes de genre, les femmes constituent le maillon faible de la chaine de production alimentaire car si elles représentent entre 23 et 35% de la main d’œuvre agricole, elles sont moins de 5% à être propriétaires des terrains agricoles. Leur forte présence sur le terrain agricole comme «petites mains» s’explique selon les auteurs du rapport, par le fort exode rural qui frappe en priorité la gent masculine.

40% de la population active marocaine travaille dans l’agriculture.

Un chiffre plus élevé que dans d’autres pays au niveau de développement similaire car ce ratio est de 15% en Tunisie, de 20% en Algérie et de 30% en Egypte.

Ces petits agriculteurs vivant dans des zones rurales dépendent, directement ou indirectement de l'agriculture pour leur subsistance. Ils sont beaucoup plus pauvres que ceux qui vivent dans les zones urbaines car le taux de pauvreté rurale est trois fois plus élevé que celui des pôles urbains.

La forte densité de cette main d’œuvre dans les zones reculées doit être l’occasion de multiplier les investissements dans le but de soutenir l’économie rurale. Au regard de leur grand nombre, les chercheurs avancent qu’un effort doit être consenti pour leur faciliter l’accès au crédit et aux nouvelles techniques agricoles qui restent actuellement inabordables pour la majorité d’entre eux.

La dépendance de cette frange de la population aux petites cultures de subsistance doit être sécurisée afin d’éviter les risques d’insécurité alimentaire.

Même si ces populations n’ont jamais eu à affronter des disettes, le Maroc doit anticiper en accroissant ses réserves alimentaires et en utilisant les marchés financiers pour réduire ces risques.

Très dépendant de son secteur agricole, le royaume est en effet confronté aux hausses de prix des produits alimentaires liées aux fluctuations du marché mondial.

Il serait donc judicieux pour l’Etat d’aider ces petites exploitations familiales à accroître leur productivité alimentaire en leur offrant des moyens de production modernes et en les poussant à s’organiser en coopérative pour que leur voix soit entendue sur les marchés nationaux et mondiaux.
 

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