Le FMI et S&P positifs et vigilants sur les banques marocaines

Le FMI apprécie les efforts de Bank Al-Maghrib pour renforcer la supervision et la réglementation financières et pour veiller à la solidité du secteur financier.

Le FMI et S&P positifs et vigilants sur les banques marocaines

Le 26 février 2015 à 12h02

Modifié 26 février 2015 à 12h02

Le FMI apprécie les efforts de Bank Al-Maghrib pour renforcer la supervision et la réglementation financières et pour veiller à la solidité du secteur financier.

Dans son dernier rapport daté du 23 février 2015, le Fonds monétaire international (FMI) insiste sur « la démarche volontariste pour répondre aux défis (…) de supervision liés à l’expansion internationale des banques marocaines ».

Le FMI souligne aussi attendre la promulgation de la loi bancaire 103-12 adoptée en novembre dernier par le parlement marocain. Pour Jean-François Dauphin, chef de mission du FMI pour le Maroc, « cette loi renforcera les pouvoirs de régulation et de supervision de Bank Al-Maghrib et fournira le cadre du développement de la banque participative, aussi appelée finance islamique ».

Au cours de la conférence de presse donnée en ligne ce début de semaine, le chef de la mission du FMI pour le Maroc a aussi jugé le secteur bancaire privé marocain « assez développé sur le plan régional, et globalement solide. Son business model est basé sur les dépôts domestiques pour le financement. Cela s’est révélé positif durant la crise financière internationale car cela a contribué à isoler le Maroc de la crise » a-t-il souligné.

S’exprimant sur l’internationalisation du secteur notamment en Afrique, M. Dauphin estime que cela « apporte de nombreuses opportunités au Maroc ainsi que pour les pays hôtes. Mais cela pose aussi des problèmes de supervision ».

Il y a moins d’un mois, le 4 février dernier, le FMI publiait un rapport critique sur la faiblesse du cadre de supervision et de régulation des banques panafricaines.

S&P suit de près les 20 plus importantes expositions au risque des banques commerciales marocaines

Interrogée sur la santé des deux principales banques marocaines par Médias 24, Stéphanie Méry, analyste en charge des banques marocaines à Standard & Poor’s, estime que « les tendances actuelles de l’économie marocaine sont positives pour les banques ».

Mme Méry s’attend à « une reprise du crédit corporate en 2015, mais à une subsistance des risques dans la promotion immobilière ou le transport maritime. La concentration des risques bancaires est forte dans ces secteurs » juge l’analyste.  

Autre bémol exprimé par Stéphanie Méry : « Le fort recours des banques commerciales aux liquidités de la banque centrale qui atteignent 5 à 10% de leur refinancement ».

Attijariwafa Bank (AWB) et la Banque centrale populaire (BCP)sont notés BB et BB+ respectivement par S&P.  BMCE Bank est noté BB+ par Fitch. Ces notations à long terme ont cours pour les emprunts en devises étrangères.

S&P suit notamment en permanence les 20 plus importantes expositions d’AWB et de la BCP. On peut penser que les dossiers Maghreb Steel, la CGI ou Alliances font partie d’une surveillance particulière.

D’un autre côté, Mme Méry estime que « le développement à l’international constitue un bon relais de croissance, sans oublier la fragilité de certaines économies au sud du Sahara».

Les trois principales banques marocaines (AWB, BCP et BMCE Bank) sont présentes dans près de 20 pays d’Afrique subsaharienne. La seule BMCE Bank dispose de plus de 200 agences dans 15 pays. AWB et la BCP sont très présentes au Sénégal, en Côte d’ivoire et une dizaine d’autres pays.

Outre les expositions au risque,  S&P analyse la capitalisation, la position sur le marché et la situation de liquidités des banques, quatre critères-clé au total.

Selon Clément Bonnin, également analyste du secteur bancaire à S&P, « la politique de Bank Al-Maghrib orientée vers le développement des PME-PMI est importante et nous allons analyser comment les banques commerciales y répondent ».

Enfin, s’agissant du débat et des échanges actuellement en cours entre le FMI et Rabat sur la réforme des régimes des changes marocains et du panier de devises, Stéphanie Méry estime que « plus de flexibilité ne présente pas de risque pour la qualité de crédit des banques ».

« Plus de flexibilité des changes peut permettre d’amortir d’éventuels chocs extérieurs »  précise l’analyste à Médias 24.

Les notations d’AWB et de la BCP devraient être à nouveau mises à jour au 3ème trimestre 2015, sauf événement exceptionnel. La prochaine notation de la dette souveraine marocaine interviendra, elle, en avril 2015.

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