La stratégie de l'emploi présentée au comité de pilotage

La stratégie de l'emploi présentée au comité de pilotage
La future stratégie nationale de l'emploi (SNE) a été présentée mardi lors de la réunion du comité de pilotage.
"Le défi de l'emploi ne pourra être relevé que dans le cadre d'une approche partenariale qui rompt avec l'approche sectorielle qui a prévalu jusqu'à présent", indique une étude de diagnostic sur la situation de l'emploi au Maroc préalable à la formulation de la stratégie nationale de l'emploi.
L'étude invite les pouvoirs publics à adopter un ensemble de réformes, à la lumière des éclairages apportés sur les nombreux défis et enjeux de la gouvernance du marché du travail et de l'emploi.
Il s'agit notamment de l'amélioration du cadre macro-économique et de l'environnement de l'investissement pour accroitre la quantité et la qualité d'emplois disponibles, une meilleure prise en compte de l'emploi dans les politiques sectorielles et l'amélioration de la gouvernance du marché du travail en renforçant les institutions chargées des politiques d'emploi, en créant des mécanismes opérationnels de coordination aux niveaux national, régional et local, en mettant en place les outils appropriés de bonne gouvernance et en mobilisant les ressources humaines et les moyens financiers.
Dans cette perspective, le traitement des questions d'emploi au Maroc passe par un renouvellement du paradigme de l'action publique en faveur de l'emploi, note le document, ajoutant que la SNE devra être élaborée en tenant compte la transversalité et la complexité de la question de l'emploi.
Le Maroc a du chemin à faire
Au Maroc, la population active occupée âgée de 15 ans et plus a augmenté de 1,4% par an entre 2000 et 2012, avec un taux de féminisation de l'emploi autour de 26%.
La part des jeunes (15 à 24 ans) dans l'emploi a diminué de 25,2% à 16,4% (2000-2012). Cette diminution est due à la prolongation de la scolarité et aux difficultés d'insertion des jeunes entrants sur le marché du travail.
Le taux d'activité est l'un des plus bas au monde, surtout en raison de la faible participation des jeunes et des femmes au marché du travail, relève l'étude, soulignant que l'insertion sur le marché du travail est très inégale selon l'âge, le genre, le milieu de résidence, les régions et le niveau de qualification.
La qualité des emplois demeure un défi majeur au Maroc, notamment pour les jeunes, les femmes, les travailleurs ruraux et les non diplômés, souligne le document, ajoutant que malgré son dynamisme, le Maroc peine à satisfaire la demande en emplois décents.
L'étude met l'accent sur les principaux défis du dispositif de gouvernance du marché du travail et de l'emploi, relatifs notamment à la portée limitée de la réglementation et de l'inspection du travail, l'efficacité des instances de dialogue social, la faible couverture et coordination des programmes d'emploi et la nécessité de généraliser la couverture du système d'intermédiation publique, à travers le rôle positif joué par l'Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences (ANAPEC).
L'étude relève également que le financement du Fonds de promotion de l'emploi des jeunes (FPEJ) reste encore limité, appelant à développer le système d'information du marché du travail et de suivi-évaluation, la dynamisation du système d'intermédiation privée, le renforcement de l'efficacité des instances de concertation, notamment le rôle du Conseil supérieur de la promotion de l'emploi (CSPE), les conseils régionaux et provinciaux de promotion de l'emploi et l'activation du dialogue, de la concertation et du partenariat avec les différents intervenants.