Plan d’urgence, dépollution, révision du contrat : trois dossiers phares pour la Lydec en 2014

Outre le plan d’urgence et la dépollution du littoral Est, l’enjeu pour la Lydec consiste aussi à convaincre les élus de Casablanca d’élargir son périmètre de fourniture d’électricité dans le cadre de la révision du contrat de délégation avec la capitale économique du Maroc.  

Plan d’urgence, dépollution, révision du contrat : trois dossiers phares pour la Lydec en 2014

Le 9 mars 2014 à 21h07

Modifié 9 mars 2014 à 21h07

Outre le plan d’urgence et la dépollution du littoral Est, l’enjeu pour la Lydec consiste aussi à convaincre les élus de Casablanca d’élargir son périmètre de fourniture d’électricité dans le cadre de la révision du contrat de délégation avec la capitale économique du Maroc.  

L’année 2014 s’annonce chargée pour le délégataire en charge de l’éclairement, de l’assainissement et de la distribution de l’eau et de l’électricité à Casablanca avec plusieurs dossiers qui doivent être menés de front : la fin du chantier de dépollution du littoral est, l’achèvement du Plan d’actions prioritaires, les suites à donner au rapport de la Cour des comptes et la révision du contrat de gestion déléguée avec la ville.

Côté investissements, Jean-Pascal Darriet, le Directeur général de la Lydec, a rappelé en ouverture d’une réunion organisée avec une partie de la presse marocaine les 6 et 7 mars, que « l’année 2013, avec un investissement de 1,5 MM DH, a constitué un record pour la Lydec. » L’année 2014 s’annonce tout aussi exceptionnelle avec des dépenses d’investissement prévues de 2,2 MM DH, dont le Plan d’actions de proximité de 560 MDH, financées par la Lydec à hauteur de 600 MDH.

Sur le rapport de la Cour des comptes, la Lydec ne veut pas voir la polémique enfler et estime que l’audit est une chose normale et constitue un exercice de routine à laquelle elle est habituée. Elle ne donne pas de détails sur les suites concrètes mais souligne qu’elle a fourni déjà plusieurs réponses. Les faits pointés par la Cour peuvent potentiellement déboucher sur un contrôle fiscal, mais aucun chiffrage n’a été réalisé à ce sujet en interne.

Le Plan d’actions de proximité (PAP) est bien enclenché. Décidé avec le délégataire, et bénéficiant d’une forte implication de la wilaya, le PAP représente un investissement de 560 MDH (dont 400 MDH à réaliser en 2014) répartis entre 385 projets. Il permet une accélération des projets en cours qui devaient être réalisés dans les 5 à 6 ans à venir, et d’identifier de nouveaux besoins en même temps. « 50 projets sont déjà terminés et la moitié est déjà initiée » précise Nicolas Barbe, directeur technique de la Lydec. Le PAP met l’accent sur l’assainissement, le raccordement des lotissements, l’adduction en eau des bidonvilles et aussi les espaces verts avec la végétalisation d’une bande de 1,7 km sur 20 m de large au dessus de la conduite enterrée d’eau potable provenant de l’Oum Erbia, le long du boulevard Laymoume.

Un effort très important est porté sur l’éclairement avec une multiplication par 6 de l’investissement moyen annuel (25 à 30 M DH) qui est porté en 2014 à 138 M DH. La priorité est donnée aux zones sans éclairage, nouvellement loties ou bien relevant de l’informel. Au total il s’agit de 20.000 luminaires et 175 km de câbles. C’est l’occasion pour l’entreprise de tester des nouvelles solutions comme les lampes à LED (qui permettent d’économiser 10% d’énergie avec une longévité des lampes plus importante) ou la lumière blanche. L’amélioration du niveau d’éclairement des zones déjà équipées attendra donc.

Pour le financement du PAP, le Lydec a précisé le montage : les 560 M DH sont apportés à hauteur de 10% par la Lydec tandis que les 90% restant viennent du Fonds de travaux (FDT), géré par la compagnie pour le compte de l’autorité délégante. Ce fonds est alimenté par la taxe de premier établissement payée par les promoteurs et les aménageurs. Pour financer le PAP via le FDT, il a été décidé de très fortes augmentations de cette taxe : +30% pour la zone centre ville et +70% pour les zones périphériques. Le FDT a connu une forte augmentation de ses ressources ces dernières années : environ 250 MDH en 1997, 960 MDH en 2013  et 1,3 MMDH hors taxes et hors charges en 2014.

La dépollution du littoral est doit aussi être terminée cette année, ce qui permettra de nettoyer le littoral sur une distance de 24 km du port jusqu’à Mohammedia. Les eaux seront prétraitées avant rejet, ce qui n’était pas le cas avant. Fin 2014, 100% du littoral de Casablanca, de Dar Bouzza à Mohammedia, sera donc dépollué avec des eaux de baignade conformes aux normes de salubrité.

Autre dossier : la révision quinquennale du contrat de délégation (30 ans, prévu jusqu’en 2027) qui doit intervenir cette année. Le management de l’entreprise a déjà une vision claire de ce qu’elle souhaite obtenir de l’autorité délégante et expose ses arguments.

Elle part du constat suivant : la zone où elle distribue l’électricité est limitée à l’ancien périmètre urbain, alors qu’elle s’occupe de l’assainissement et de la fourniture en eau d’une zone beaucoup plus vaste, incluant les nouveaux quartiers périphériques.

« Dans les prochaines années, la ville va croître rapidement à sa périphérie avec des augmentations très importantes d’ici 2030 : 40% de population en plus, deux fois plus de ménages, et certaines zones qui vont accueillir jusqu’à 4 fois plus d’habitant comme par exemple à Nouaceur » souligne Saad Azzaoui, directeur du patrimoine. Les zones rurales à faible densité de population deviennent des zones habitées qui nécessitent des investissements en adduction d’eau et en assainissement.

Or, l’équation économique de la Lydec repose sur une péréquation entre fourniture d’électricité, plus rentable, et celle de l’eau, qui l’est beaucoup moins, notamment en raison des infrastructures à déployer. « L’électricité génère 70% de recettes tandis que l’eau demande 70% d’investissement » résume Julien Poniatowski, directeur gestion du contrat.

D’où l’idée de la Lydec de demander l’extension du périmètre sur lequel elle souhaite distribuer l’électricité. Cela présenterait plusieurs avantages selon la  Lydec. Les clients n’auraient qu’un seul interlocuteur, le service serait plus homogène et plus qualitatif car régi par un cahier des charges, et l’entreprise pourrait réaliser des synergies entre les deux activités, eau et électricité. Mais le plus important consiste surtout dans la péréquation entre les fluides qui est à la base de l’équilibre de l’activité. Sans une extension de son périmètre, la Lydec estime que l’équilibre est rompu. Pour convaincre, elle compte s’appuyer sur son expertise acquise à Casablanca, et même au-delà de son périmètre puisqu’elle a pris en charge en 2013 le Midparc de Nouaceur pour l’eau et l’électricité. La Lydec souligne aussi que le contrat de délégation prévoit que le délégataire a vocation à prendre en charge l’eau et l’électricité de tout le grand Casablanca.

Reste à savoir ce que l’autorité délégante décidera. Les discussions pour la révision du contrat n’ont pas commencé. L’expérience passée montre que les choses peuvent prendre du temps à l’image de la dernière révision prévue en 2002 mais achevées seulement en 2009. Les politiques ne vont pas manquer de s’exprimer. Par exemple, la demande de transparence a déjà émergé avec une réponse positive au sujet du FDT qui produira désormais des données financière mensuellement et non plus semestriellement. L’ONEE aura sans doute son mot à dire sachant que toute extension du périmètre de la Lydec se fait à son détriment, et notamment de ses capacités d’investissement.


 

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