Décidément, Mohamed El Ouafa n’a pas froid aux yeux, surtout face aux boulangers. En effet, lors de son interview sur la web TV de notre confrère Hespress, le ministre s’est montré menaçant. « C’est moi qui suis à l’origine de la « découverte » de l’accord entre le gouvernement Abbas El Fassi et les professionnels de la boulangerie. Ils vendent depuis la signature dudit accord un pain de 150 g alors qu’il devait être à 260 g. Tout cela parce qu’ils faisaient peur aux anciens gouvernements. Nous, nous n’avons pas peur de leurs menaces ! »

Ainsi, selon le ministre des Affaires générales, l’accord (ou le contrat programme 2011-2015 pour le développement du secteur) « était une ruse politique et économique ». D’une part, le gouvernement El Fassi n’a pas souffert politiquement de l’augmentation du prix d’une matière aussi essentielle que le pain. Et d’autre part, les boulangers ont continué de vendre au même prix une quantité inférieure du produit, sans que les consommateurs soient avertis. « Nous allons enlever la subvention du blé tendre et nous ne toléreront aucune augmentation des prix et aucune menace. Celui qui augmentera le prix en dépit de la loi sera jugé ! » a-t-il déclaré.

Le ministre des Affaires générales ne fléchit donc pas non plus face aux menaces de grèves que brandissent les boulangers. « Ce sont 5.000 pâtisseries et boulangeries modernes qui vendent le pain au Maroc contre 23.000 fours traditionnels. Nous n’avons pas peur de leur menace grève », a-t-il déclaré.

La hache de guerre contre le HCP enterrée ?

Plus tôt dans cette interview, M. El Ouafa est revenu sur la polémique qu’il avait lui-même suscité sur le HCP. « C’est de l’histoire ancienne depuis que Ahmed Lahlimi (Haut commissaire au plan, NDLR)  a été reçu par le roi », a-t-il lancé d’emblée. Par contre, « ceux qui parlent d’ « une gifle royale », n’ont pas entièrement lu le communiqué royal publié à cette occasion ».

Cela dit, bien que le discours d’El Ouafa semble être modéré en disant que les querelles entre le HCP et le ministère des Finances sont chose courante, il ne l’est pas complètement. « Le Haut commissaire au plan ne doit pas avoir une casquette politique », a-t-il indiqué, faisant allusion au passé de Lahlimi comme militant de l’USFP.

Enfin, Mohamed El Ouafa a profité de cette interview pour envoyer un message clair au rival du chef du gouvernement, Hamid Chabat. « Il est impensable que quelqu’un comme Chabat puisse être un jour un chef de gouvernement. Ce n’est pas un homme d’Etat », a-t-il clairement dit tout en l’invitant à un duel-débat télévisé. « Benkirane ne peut pas gérer quelqu’un comme lui, c’est moi qui connait tout sur lui, c’est qui moi qui vais m’en occuper ».