« Sans restriction, mondial, qualitatif, gratuit ». Ces mots font rêver ! Pourtant, cette ambition n’est pas irréalisable selon Media Developpment Investment Fund (MDIF). Et pour cause, cet organisme américain à but non lucratif s’attèle à un projet révolutionnaire : l’Outernet, un réseau diffusant de l’information sans contrepartie à l’ensemble de la planète.

Le MDIF projette en effet d’offrir à chaque citoyen disposant d’un appareil wifi-compatible un accès à une version parallèle et simplifiée d’Internet. Pour ce faire, le MDIF programme l’envoi dans l’espace de 150 mini-satellites low-cost pesant moins de 2 kg. Un système inhabituel qui permettra de contourner la censure sur l’ensemble des pays fermés à la Toile, tout en garantissant l’anonymat des utilisateurs, apprend-t-on sur le site du passionnant projet.

Derrière cette noble initiative, réside un constat simple et quelque peu déroutant. D’un côté, une offre grandissante d’appareils connectés de l’autre, près de 40% de la population mondiale qui ne dispose pas d’un accès internet, souligne les créateurs du MDIF. Un fossé qui se creuse graduellement entre deux franges de la population et contre lequel l’organisme entend lutter.

Si le programme Outernet défend une cause honorable, il n’en reste pas moins particulièrement coûteux. Syed Karim, instigateur du projet, précise qu’il « faudrait quelque chose comme 4 ou 5 milliards d’euros pour assurer un accès global à Internet. C’est un chèque que pourrait remplir certains particuliers, des associations ou des gouvernements », ajoute-t-il. Le soutien attendu ne s’est pas encore produit, au grand dam du MDIF, qui ne résigne cependant pas.

L’organisme qui croit en l’utilité de son projet propose alors une solution de crowdfunding sur son portail et envisage un lancement de l’Outernet pour juin 2015. Insensé ? Rien n’est moins sûr, car Syed Karim, cité par le Figaro, déclare qu’il n’y a « aucun défi technique à relever » quant au développement de ce réseau. La technologie est disponible et ne requiert « rien d’inédit » affirme-t-il.

Il souligne en revanche, que leur réseau ne proposera qu’un nombre de sites restreint et ne fournira que des données unidirectionnelles, autrement dit, ne permettant pas à l’utilisateur de télécharger lui-même des informations sur le réseau, du moins pendant les premières années d’existence d’Outernet.

Hormis ces premières contraintes, le projet du MDIF renferme de formidables promesses : un accès universel à l’information, une ouverture sur le monde et à la profusion de connaissances et de savoirs qui y sont échangés, mais également une voie libre et gratuite vers l’éducation… en somme un premier pas vers l’égalité.