Intel dévoile ses nouveautés surprenantes pour 2014 et 2015

Karim Triki, directeur général d'Intel Mena, détaille les projets du fabricant de CPU qui veut désormais accompagner et anticiper le développement des appareils mobiles et connectés. Il dévoile aussi quelques unes des dernières innovations nées de la R&D d’Intel.  

Intel dévoile ses nouveautés surprenantes pour 2014 et 2015

Le 23 janvier 2014 à 11h00

Modifié 23 janvier 2014 à 11h00

Karim Triki, directeur général d'Intel Mena, détaille les projets du fabricant de CPU qui veut désormais accompagner et anticiper le développement des appareils mobiles et connectés. Il dévoile aussi quelques unes des dernières innovations nées de la R&D d’Intel.  

Mercredi 22 janvier à Casablanca, le leader du marché des microprocesseurs a levé le voile sur sa stratégie, et a répondu à la question : « Quel positionnement adopter lorsque plus de 9 ordinateurs sur 10 sont équipés de CPU Intel, alors que plus de 9 sur 10 smartphones ne le sont pas ? »

Selon Maurits Tichelman, directeur général en charge des partenaires et de la distribution dans le monde d’Intel, l'informatique contemporaine va laisser place à une informatique omniprésente et intelligente. Les 400 à 500 millions d'ordinateurs paraitront peu face aux milliards d'appareils adjacents, tous intelligents, indépendants et connectés.

L'entrée de Qualcomm, Samsung, TSMC et nVidia dans l'arène du processeur pour appareil mobile n'a tout simplement laissé aucune place au créateur du Pentium sur le segment smartphone. Cela étant, la gamme de processeurs pour ordinateurs se porte très bien. La feuille de route du fabricant indique donc des directions surprenantes.

Commençons avec le dual boot, une technologie qui permet faire fonctionner deux systèmes (Windows et Android) sur une seule et même machine.

SmartBowl, chargeur de batteries sans-fil et sans être une première mondiale, ouvre des opportunités de design fascinantes pour les constructeurs.

L'oreillette intelligente Jarvis, la caméra RealSense3D ou Edison — l'ordinateur au format timbre-poste — sont autant d'innovations qu'Intel met à la disposition du marché.

Acer, Asus, Dell, Fujitsu, HP, Lenovo, pour ne citer qu'eux, se servent dans le bac à standard pour ensuite tisser leurs gammes de produits respectifs. La présentation effectuée a donc un intérêt, elle préfigure la gamme de produits de la saison 2014/2015.

Que penser de Smart Onesie ? La grenouillère connectée pour nouveau-né a fait l'unanimité durant la présentation. Le prototype imagine un vêtement qui collecte les données biométriques du nourrisson et les transmet en temps réel au smartphone. Une percée dans ce marché pourrait offrir une belle revanche au fondeur, équiper toute la famille, et ce dès le plus jeune âge.

D'après Karim Triki, dirigeant d'Intel Levant et Afrique du Nord, le focus d'Intel — sur le marché marocain comme dans le reste du monde — se fera sur le segment tablette et les appareils 2 en 1.

« Le Maroc est un marché prioritaire pour nous. En 2014, nous poursuivrons nos efforts visant à offrir toujours plus de choix et de sécurité aux utilisateurs, qu’ils soient des particuliers ou des entreprises ». La croissance locale, est prévue pour être soutenue, le Maroc fait partie top 10 des marchés les plus important de la région Mena. Les tablettes représentent 170.000 unités vendues en 2013, et Intel tient à obtenir une part de ce marché. Intégrer le programme scolaire pédagogique fait partie de ces opérations que réalise le fabricant pour contribuer à ce focus, tout comme l'adoption de solutions Intel à l'école internationale de Rabat et suivie par l'école privée Khalil Jabrane, avec un demi-millier d'ordinateurs convertibles et de tablettes, ou la participation au programme Injaz pour les universités.

Médias 24 : Vous vendez toujours plus de microprocesseurs, ces puces informatiques vont être de plus en plus nombreuses dans nos vies, dans tous les produits, nous avons donc un besoin illimité en calcul, et paradoxalement, Intel n'a jamais été autant concurrencé et chahuté par les alternatives, quel regard avez-vous sur l'année à venir et ses challenges ?

Karim Triki : 2014, pour Intel, sera l'année où le consommateur marocain aura plus d'options de choix et de sécurité. Comme cela a été présenté par Maurits Tichelman ce matin, nous étions dans un marché du processeur informatique qui représentait à une échelle mondiale un potentiel de 400 et 500 millions d'unités d'ordinateurs à l’horizon 2017. Nous aurions très bien pu nous contenter de 80% de parts de ce marché. Mais il avait également une opportunité sur un autre marché gigantesque, plusieurs milliards d'appareils, des dizaines de milliards, le marché des systèmes adjacents avec les objets connectés et intelligents. Bientôt il sera impossible d'estimer précisément le nombre d'objets connectés sur internet, certains parlent de 15 milliards, d'autres de 20 et plus. Notre objectif est beaucoup plus serein, très simple, nous voulons être présents dans ces nouveaux segments adjacents, nous voulons occuper un espace et contribuer à l'internet des objets, aux tablettes, aux smartphones, petit à petit. Nous accélérons la recherche et le développement et nous effectuons un focus régulier sur les avancées. De toute façon, le business PC continue à exister, et nous n'abandonnons pas notre historique. Le data center et les serveurs sont également importants pour nous, et nous sommes leaders et nous confortons notre leadership d'année en année. Nous avons juste décidé de saisir de nouveaux challenges, et de ne pas nous contenter de notre leadership actuel.

L'évolution d'Intel durant cette dernière décennie peut être résumée dans la migration et l'adoption de nouveau business en dehors du CPU, le stockage, et aujourd'hui l'énergie avec SmartBowl, serait-ce une mauvaise nouvelle pour les fabricants de consommables et de batteries ?

Intel est une entreprise de technologies, ce qui nous motive, c'est l'innovation. Là où nous détectons une expertise et un projet, nous développons une technologie. Sur les 100.000 salariés que compte la compagnie, il y a une majorité écrasante d'ingénieurs, des docteurs et professeurs. En définitive, nous estimons à 12.000 le nombre de salariés qui portent le titre légitime de « savant ». C'est l'innovation qui nourrit notre business model. Cela étant, l'innovation que nous avons présentée ne suppose aucunement une envie de conquérir le marché du stockage d'énergie, mais nous effectuons de la recherche en permanence sur tout ce qui peut être connexe à notre coeur de métier.

Depuis quand estimez-vous le début de cette ébullition, ce nouvel Intel qui réagit au shift du marché vers l'ordinateur portable et à la mort programmée d'AMD en tant que challenger, au milieu des années 2000, jusqu'à aujourd'hui, où Intel achète une licence concurrente ARM pour la faire cohabiter avec sa technologie maison x86 dans un processeur de PC portable ?

Nous avons réagi en retard face à la mobilité, c'est clair, nous n'avons pas identifié le virage en avance. Nous l'avons compris durant la mutation, peu avant 2006 et par la suite nous avons décidé de redoubler d'effort en la matière et faire de notre mieux pour rattraper le retard. Je pense qu'aujourd'hui nous retrouvons une excellente situation, en matière de processus, d’architecture, de sécurité et de systèmes embarqués. Ce qui est nouveau depuis un peu plus de deux ans, c'est l'expérience utilisateur. Dès le deuxième semestre 2014, vous verrez le résultat de ces efforts sur le marché marocain des équipements et de l'informatique. Les consommateurs découvrirons ces nouveaux outils qui pourront vous reconnaitre via une caméra RealSense3D et vous donner l'accès à votre session utilisateur, l'ordinateur vous reconnaitra, même décoiffé ou mal rasé — ce qui est une limite pour les solutions actuelles. Nous avons inversé la pyramide de R&D, auparavant nous avions des ingénieurs — des génies — qui s'enfermaient dans des laboratoires, ils étaient convaincus du besoin en puissance de calcul de nos consommateurs et donnaient le maximum d'effort dans cette direction. Aujourd'hui nous commençons par l'utilisateur et nous essayons de comprendre comme il interagit avec la technologie, et quels sont les points pénibles sur lesquels il voudrait une réponse. Comme avec le dualboot Android, il répond à cette frustration qui existe, celle de devoir basculer une information saisie sur le téléphone vers le PC portable sur Windows.

Parlons des innovations, celles qui concernent les entrées de données, les inputs, audio avec Jarvis, vidéo avec RealSense, biométrique avec Onesie, ces innovations ont sûrement pour objectif de combattre la fragmentation des solutions techniques, mais elles se situent en concurrence directe avec certains de vos meilleurs clients ou prescripteurs, Apple avec PrimeSense et Siri et Microsoft avec Kinect2 et Tell.

Ce n'est pas forcément de la concurrence. Nous n'offrons pas nos services directement au consommateur, notre business model continue de s'appuyer avant tout sur les partenaires. Rappelez-vous, durant le début des années 80, le PC était naissant, une décennie plus tard, le marché semblait être saturé, fragmenté, les innovations du marché entraient difficilement chez le consommateur. Intel a décidé de travailler avec les partenaires, pour construire une plateforme qui intégrait de facto le wifi dans tous les PC portables. Notre marché est passé de 200 millions à 400 millions d'ordinateurs équipés de CPU Intel Centrino. C'est là notre rôle, chercher les innovations majeures sur lesquelles nous pouvons investir en effort de R&D et mettre le tout au profit du consommateur.

Quelle est votre place dans les secteurs — complexes — de la santé et de l'éducation ? Avez-vous l'intention de déployer vos solutions en matière de santé dans la région Mena ?

Intel est une entreprise horizontale, lorsque nous développons des technologies, les innovations peuvent être implémentées dans le segment «entreprises», ou «grand public». La première exception chez Intel, c'est l'éducation, une unité de business qui rassemble les compétences et les profils spécialisés dans ce marché. Nous coopérons étroitement avec le ministère de l'Éducation nationale. Pour le développement des compétences des enseignants, pour explorer les meilleures façons d'intégrer les technologies dans la classe. Par exemple, le programme Injaz qui vise à développer les compétences des étudiants dans les universités. Nous participons à toutes ces initiatives. La nouveauté cette année c'est l'extension de cette expérience au secteur des écoles privées, c'est pourquoi nous lançons 2 pilotes du programme « One on One » et espérons équiper chaque élève avec un terminal qu'il pourra garder dans son cartable, l'inverse de l'ancien protocole où il n'y avait que deux machines fixes par classe.

Le deuxième secteur à disposer de son unité verticale c'est la santé. Seulement voilà, il s'agit d'un segment que nous n'exerçons pas dans la région. Nous avons de nombreuses réalisations, nos contributions se retrouvent sous la forme de centres de données spécialisés dans le traitement de données médicales, ou d'appareils mobiles et nous sommes disposés à développer ces solutions. Pour l'heure, seuls les pays pionniers — en termes d'équipement — disposent d'un contexte légal nous permettant d'introduire ces solutions. Nul doute que le marché marocain est idéal pour cette gamme de produits, nous serons prêts dès que la réglementation en la matière nous le permettra. Le bracelet électronique équipé d'un capteur biométrique est un excellent début, mais nous voulons aller au-delà de cela, avec la constitution d'un fichier patient électronique et la standardisation de ce fichier pour que le pharmacien, l'ambulancier, le médecin traitant et l'hôpital puissent partager l'information, éviter les erreurs de transcription et de communication. Dans les pays où la pyramide des âges est vieillissante, comme c'est le cas au Japon, la facture médicale atteint des montants qui ne peuvent plus évoluer, faute de budget. La solution commence avec un système d'information sécurisé et accessible à toutes les parties prenantes de la chaine de santé. L'administration Obama a décidé d'utiliser la technologie pour réduire la facture de 20 milliards de dollars sur le budget de la santé pour cette année. Nous travaillons étroitement avec eux sur ce projet pour impacter le coût santé et augmenter la qualité de service.

 


 

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