Raja-Monterrey vu dans un café de Casa

Au terme d’un match à rebondissements, les Rajaouis ont validé leurs tickets pour les demi-finales (2-1), portés par l'ardeur des supporters exaltés. Nous avons suivi le match dans un café authentique de Casa. Lisez, c’est comme si vous y étiez.  

Raja-Monterrey vu dans un café de Casa

Le 15 décembre 2013 à 13h18

Modifié 15 décembre 2013 à 13h18

Au terme d’un match à rebondissements, les Rajaouis ont validé leurs tickets pour les demi-finales (2-1), portés par l'ardeur des supporters exaltés. Nous avons suivi le match dans un café authentique de Casa. Lisez, c’est comme si vous y étiez.  

Nous sommes dans un quartier historique de Casa, dans un café populaire comme on en trouve dans toutes les villes du Maroc: remplis d’hommes, des anciens pour la plupart, assis sur des chaises rouges sur lesquelles les logos d’une célèbre marque de sodas semblent s’être estompés par les outrages du temps.

Dans ce lieu chaleureux agrémenté de plantes vertes en plastique, des toiles artisanales déjà vues complètent le décor (la fantasia, le barbu qui sert du thé, et ainsi de suite). C’est presque aussi beau que la cérémonie d’ouverture de ce mondial des clubs.  

Le match démarre dans quelques minutes, les images d’Al Jazeera montrent un stade d’Agadir archicomble et une pelouse impeccable. On dormirait presque dessus.

En grand habitué des lieux, Jilali ne rate aucun match des Verts. «C’est la plus grosse affiche de l’année, en attendant le match du Raja contre le Bayern», lance-t-il, avant d’absorber une microscopique particule de son caoua.

Allez Jilali, c'est parti, les Verts ont 90 minutes pour réaliser l’exploit.

Que dire de la rencontre?

On ne peut pas dire que l'on n'a pas été informés: Le Raja affronte un adversaire bien plus expérimenté que le précédent. Le FC Monterrey joue un football séduisant, tourné vers l’avant, et nourrit de grandes ambitions pour faire aussi bien que l’année précédente, voire mieux, puisqu’il a fini 3ème de cette compétition.

Dès les premières minutes, les Mexicains se montrent dangereux et choisissent d’évoluer assez haut sur le pré, pour gêner les premières transmissions adverses…et ça marche. Pour sa part, le Raja tente tant bien que mal de bloquer les assauts de l’équipe adverse et opère en contre. Et si la justesse technique n’est pas toujours au rendez-vous, l’état d’esprit est positif.

A la 9ème minute, Mohsine Moutaouali sert d'une passe lumineuse le défenseur Zakaria El Hachimi qui loupe l’immanquable en ne parvenant pas à dévier le ballon dans les buts de Monterrey. «C’est scandaleux», tempête Jilali tout en tirant nerveusement sur sa cigarette.    

Le commentateur de la chaîne qatarie récite scrupuleusement ses fiches. Pendant ce temps, le stade est en ébullition et les supporters ont déjà battu le record du monde de bruit dans un stade. Au café aussi, il y a du bruit, mixé à celui des supporters, on a beaucoup de mal à écouter le commentateur. Tant mieux.

15ème minute, belle occase pour les mexicains, bel arrêt de Khalid Askri. Un petit frisson, ça ne fait pas de mal. Deux minutes plus tard, ça chauffe encore dans la surface, mais Askri tout comme Issam Erraki à la défense se montre impérial. A noter que les mexicains sont copieusement hués à chacune de leurs apparitions télévisées.

Le Raja ouvre la marque

A la 26ème minute, coup de tonnerre: le Raja ouvre la marque par le biais de Chamseddine Chtibi. Explosion de joie dans ces lieux.

Des passants arrivent en courant pour voir le score. Sur le trottoir se forment de petits attroupements autour de quelques cigarettes salvatrices. Askri profite du temps mort pour faire sa prière.

Le match reprend, l’équipe de Monterrey se montre toujours dangereuse mais se heurte à un Askri toujours impérial. De leur côté, les Verts ne font que défendre. Dommage, la défense mexicaine étant aussi solide qu'une baraque décrépite, il y a vraiment des coups à jouer sur les coups de pieds arrêtés pour marquer un deuxième but assassin. Allez les verts.

«La plupart des Rajaouis ont du gel sur les cheveux, sauf le gardien, car il est chauve», plaisante une voix dans la foule. Personne ne rit à cette blague pour le moins douteuse.

A la 45ème minute, énorme occasion pour le Raja. La balle de Mohsen Yajour flirte avec la ligne de but mexicaine sans jamais la dépasser. Le Raja a failli doubler la mise.

C'est la pause à Agadir

Pour l'instant, le Raja tient sa qualification pour les demi-finales, ce qui est déjà très beau. Ici, l’ambiance est superbe.

Un client sort une grille de mots fléchés, histoire de s’occuper les mains et titiller ses neurones entre deux mini-gorgées, en attendant la reprise.  

Bonnet rouge solidement vissé sur le crâne, un supporter du WAC un peu philosophe dit: «les mexicains méritent de gagner, mais comme on dit, le foot n’est pas une science exacte». 

Du reste, quelques clients se montrent prudents: «Attention, en deuxième mi-temps, nous allons être fatigués, espérons que l’on ne va pas s’écrouler ».

46e, allez, on y retourne

Le match reprend sur de meilleures bases avec une joie intacte. Clairement, ce sera dur de tenir une mi-temps si le Raja ne fait que défendre. Mais l'honneur du club marocain le plus titré sur le plan international, et celui du foot marocain en dépendent. 

49e : Encore une belle parade de Khalid Askri qui fait le ménage dans sa surface. La routine quoi, mais pas pour longtemps.

Stupeur et consternation dans les rangs

Sur un centre, Basanta marque de la tête, alors que Hachmi est totalement aux fraises. 1 partout. Erraki lève les bras vers le ciel d’un air impuissant. Et comme on le comprend!

«Mais ils sont nuls, les défenseurs !», peste un client dépité assis à coté, qui allume sa cinquantième cigarette. Un petit nuage de nicotine et de goudron envahit l’air. Cela n'augure rien de bon. 

Ce premier but donne des ailes aux mexicains, alors que les joueurs du Raja semblent perdus et cherchent seulement à éloigner le danger. Les Mexicains se procurent deux actions (65 et 66e) mais ça manque de justesse. Non, ce raja n’est pas bon !  

Mais Monterrey ne fait pas mieux : une dernière action dangereuse, contrée in extremis par la défense à la 71e, et puis rien. Les Mexicains disparaissent sous l’effet de la fatigue.

La caméra fixe un Sepp Blatter encravaté, les bras croisés, le visage fermé, et qui n’a pas l’air de s’amuser.

80ème minutes, Salhi remplace Hafidi, alors que Monterrey s’est vraiment éteint. Le raja doit en profiter, c’est ce soir ou jamais. Justement sur une belle action, Iajour s'emmêle les pinceaux et rate son tir alors qu’il est face au but, dommage. Mais ce n’est que partie remise, car le Raja domine largement cette fin de match. Ronaldinho n’a qu’a bien se tenir. Voilà, on court vers les prolongations, la soirée s’annonce plus longue que prévue.

En route vers la gloire

A la 95ème, Guehi Kouko marque le but de la délivrance d’une tête imparable. Et que ça chante, et que ça se congratule. Les Rajaoui se regroupent et improvisent une danse africaine très plaisante à voir. Et si le score reste inchangé, Agadir va trembler ce soir.

La fin de math va être folle, mais attention quand même à l’excès de confiance, car le Raja est déjà qualifié, alors que certains joueurs font des passes dans une zone dangereuse au lieu de dégager.

«Jouez en arabe, arrêtez de jouer en français», ordonne Jilali.

Une minute plus tard, changement dans l’équipe adverse. Un Jesus sort, un Jesus le remplace. Tout va bien.

A la 100e, la caméra fixe des supporters mexicains. Non vraiment, certains ont fait 8.908 kilomètres pour assister à cette rencontre puis rebrousser chemin.

Deux minutes plus tard, Askri sauve une énième fois son équipe. Qu’on se le dise, il mérite de jouer pour l’équipe nationale et d’empocher à lui seul la prime d’1,5 millions de dollars. En même temps, les Rodrigos doivent se demander pourquoi Askri ne joue pas au Barça, sans blague.

Le Raja valide son ticket

Les héros du soir sont à deux doigts de marquer un troisième, mais l’arbitre siffle la fin de la rencontre. Il est Iranien nous dit-on. Sérieux, on aurait dit un Mexicain.  

Le stade est en ébullition, et les tifos des Green Boys sont bien là : on se croirait presque au stade d’honneur du côté de la Magana.    

Bref, le Raja valide son ticket pour les demi-finales au terme d’un match où les protégés de Benzarti ont fait preuve de courage et d’abnégation.

Décidément, le Mexique réussit au foot marocain et restera associé à ses années glorieuses. Rappelez-vous, lors du mondial Mexico 1986, le Maroc a été la première équipe africaine et arabe à passer le premier tour d'une coupe du monde, en arrivant en tête d'un des groupes les moins inspirés devant l'Angleterre et la Pologne. Depuis, on trouve dans plusieurs villes du Maroc des cafés qui portent de nom de Mexico 86. Si ça se trouve, des cafés Mondialito 2013 verront peut-être le jour. Cette idée marketing vous est offerte gratuitement.   

Sinon, mercredi prochain à 16h30, les Rajaouis affronteront l'Atletico Mineiro pour une place en finale. On se retrouve mercredi.

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