Baiser de Nador : un des adolescents raconte son calvaire

L’adolescent auteur de la photo témoigne dans une récente vidéo de son calvaire. Il raconte comment sa vie a changé, comment il est désormais marginalisé par les habitants de sa ville. «Les gens lui crachent dessus».   

Baiser de Nador : un des adolescents raconte son calvaire

Le 25 octobre 2013 à 14h57

Modifié 25 octobre 2013 à 14h57

L’adolescent auteur de la photo témoigne dans une récente vidéo de son calvaire. Il raconte comment sa vie a changé, comment il est désormais marginalisé par les habitants de sa ville. «Les gens lui crachent dessus».   

Les clichés ont la vie dure, surtout ceux pris par le garçon de Nador.

Tout a commencé quand la jeune fille et le garçon incriminés, âgés de 14 et 15 ans, de même que leur ami auteur de la fameuse photo, ont été arrêtés le 4 octobre et détenus durant trois jours dans un centre pour mineurs à Nador. Le procès s’est ouvert vendredi 11 octobre dans la même ville, mais a aussitôt été ajourné au 22 novembre.

Aujourd’hui, le garçon auteur des clichés, raconte dans une vidéo publiée par le site Nador City, son calvaire, son vécu, son isolement. Âmes sensibles s'abstenir.

«J’ignorai que j’allais être inculpé. Pour moi et mes amis, c’était quelque chose de normal et personnel», telle a été la première réaction de Mouhsine, 14 ans.

Normal et personnel, sûrement, mais pas pour l’association à l’origine de cette inculpation, à savoir l’Organisation unie des droits de l’homme et des libertés publiques (!), basée à Nador, qui a porté plainte après avoir reçu selon elle, des plaintes de parents d’élèves.

«Cela ne les regarde pas», résume le jeune adolescent, avant d’évoquer les conséquences de cette affaire aberrante sur sa vie.

«Ils m’ont traumatisé. Quand je vais à l’école, tout le monde me regarde de travers, que ce soient les enseignants ou mes propres amis. Tout le monde a changé d’attitude à mon égard. Aujourd’hui, personne ne me parle, et quand je marche dans la rue, les gens me crachent dessus. Tout ça pour un bisou», dit-il.

«Les gens de Nador me détestent, car ils pensent que j’ai incité cette fille à la débauche. Même ma mère subit des conséquences car les gens ne lui disent plus bonjour dans la rue», poursuit-il.

Une rumeur selon laquelle ce garçon aurait été expulsé de son école avait récemment circulé sur la toile, ce à quoi l’intéressé répond : «De nombreux parents d’élèves ont contacté l'école pour lui demander de m'exclure, sous prétexte qu’ils s’inquiètent pour leurs filles. Mais cela ne s’est pas fait».

Ensuite, l’adolescent raconte les détails de son inculpation. «On m’a mis dans une pièce avec 75 adultes. La plupart fumaient, ce qui m’a beaucoup gêné, car je n’ai jamais fumé de ma vie», se souvient-il.

Aujourd’hui, il dit qu’il est profondément traumatisé, au point de développer certaines phobies. «J’ai peur de tout le monde, des filles, des garçons. Dans la rue, je marche tout seul, car personne ne souhaite s’afficher en ma compagnie».

Plus loin, le garçon donne son avis sur la couverture médiatique dont a «bénéficié» cette affaire, estimant que les médias ont leur part de responsabilité.

«La presse faisait des spéculations sur mon cas, de la surenchère. J’ai eu droit à des reportages de chaines marocaines et françaises. Mais pourquoi ces médias ont-ils à ce point exagéré cette affaire ? Je l’ignore», dit-il, et d’ajouter qu’il se sent désormais humilié, tout comme ses proches, lesquels ont dépensé beaucoup d’argent et vivent mal cette triste affaire.

Qu’en sera-t-il quand la tempête sera passée?

«Même si j’arrive à oublier, les autres n’oublieront pas. Le monde entier m’a vu».

Chose étonnante, il dit vouloir s’excuser auprès de tous les citoyens pour ce qu’il a fait, et espère qu’ils lui pardonneront car ce n’est finalement pas très grave. «Je nourris des regrets même si ce n’est pas moi qui a posté la photo sur Facebook», conclut-il. 

 

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