Libre-échange UE-Maroc : quel impact sur l’offshoring ?

L’ouverture des frontières va bénéficier au secteur avec des investissements étrangers orientés à la hausse. Mais le secteur ne profitera vraiment des accords de libre-échange que s’il investit davantage dans la formation.  

Libre-échange UE-Maroc : quel impact sur l’offshoring ?

Le 18 octobre 2013 à 12h08

Modifié 18 octobre 2013 à 12h08

L’ouverture des frontières va bénéficier au secteur avec des investissements étrangers orientés à la hausse. Mais le secteur ne profitera vraiment des accords de libre-échange que s’il investit davantage dans la formation.  

Identifié comme un des secteurs prioritaires du Plan Emergence, l’offshoring a pris beaucoup d’ampleur au Maroc. L’installation d’entreprises étrangères telles qu’IBM, Capgemini, Nexans ou Grandstream montre le succès de cette stratégie.

Les principales activités d’offshoring au Maroc vis-à-vis de l’UE comprennent notamment les centres d’appel et  les services de compilation de fichiers clientèle. La principale destination des exportations de ces activités est la France (50%) qui est également la principale source des investissements étrangers dans le secteur.

L’industrie de l’offshoring est encore au stade embryonnaire au Maroc, mais se développe très rapidement. Trois centres d’offshoring ont été développés au Maroc (Casablanca, Rabat et Fès) et 3 autres centres devraient voir le jour dans les années à venir : Tétouan, Oujda et Marrakech.

Le secteur pourrait employer environ 100.000 personnes d’ici 2015 et sa croissance pourrait faire gagner 0,3% au PIB annuellement.

Le Maroc classé 37e sur 50 en matière d’attractivité

La cause principale de la délocalisation des entreprises est la réduction des coûts du travail. C’est donc le faible coût de la main d’œuvre qui est le facteur le plus attrayant  dans le choix d’une destination d’offshoring pour les entreprises internationales. Mais cette main d’œuvre doit également être bien formée, notamment en matière linguistique.

Un indice, prenant en compte l’attractivité financière, la qualification de la main d’œuvre et l’environnement des affaires, a été calculé pour mesurer l’attractivité d’un territoire pour les activités d’offshoring. Le Maroc est classé 37ème selon cet indice en 2011 sur un ensemble de 50 pays, et arrive dernier parmi les économies émergentes nord-africaines, l’Egypte étant 4ème et la Tunisie 23ème.

Le Maroc bénéficie de sa proximité avec l’Europe aussi bien géographique que culturelle et linguistique vis-à-vis de la France, son principal partenaire dans l’offshoring. Cet avantage contrebalance en partie les salaires relativement hauts, comparativement aux pays concurrents tels que le Sénégal et la Tunisie.

Depuis l’introduction du plan Emergence, l’offshoring bénéficie également d’un environnement administratif et social favorable, avec notamment une exonération fiscale de 5 ans, des facilités de transfert des profits et un accès favorisé aux services administratifs.

Sur le plan des coûts de la main d’œuvre, bien que la main d’œuvre bien formée marocaine soit nettement moins chère qu’en France (environ 4 fois moins), le Maroc est toutefois moins compétitif sur ce plan que le Sénégal, l’Egypte ou la Tunisie. Par ailleurs, le système éducatif marocain est considéré moins performant que celui de la Tunisie par le milieu des affaires international.

Enfin, la proximité culturelle avec la France, si elle est un atout vis-à-vis de ce pays, peut être un obstacle pour accueillir les investissements provenant d’autres pays tels que le Royaume-Uni.

Le secteur doit davantage investir dans la formation

Le degré de libéralisation des échanges de services conditionne l’offshoring. La mise en place des Aleca pourrait donc se traduire directement par une augmentation des investissements européens au Maroc ainsi que des échanges bilatéraux de services.

D’un point de vue indirect, les Aleca devraient avoir des répercussions sur le coût du travail, la qualité de la main d’œuvre et la qualité des télécommunications.

Mais les accords devraient avoir un impact négatif sur le coût de la main d’œuvre qualifiée, avec un accroissement à long terme de 1,6%. L’effet sur la qualité de la main d’œuvre est ambigu, mais l’accroissement des échanges avec l’UE dans le secteur devrait accélérer la prise de conscience du besoin d’une formation de bonne qualité.

Enfin, les Aleca devraient s’accompagner d’un accroissement des importations de services dans le secteur des télécommunications au Maroc, qui devrait accroitre la qualité des télécommunications.

Pour pouvoir tirer profit des Aleca, le Maroc devrait intensifier ses efforts de formation, notamment en ce qui concerne les compétences linguistiques, à la fois pour s’ouvrir à d’autres investisseurs que les investisseurs francophones et pour se positionner sur des activités d’offshoring à plus forte valeur ajoutée.

 

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